Rififi en haute mer pour DCNS

Ce mercredi 24 août 2016, The Australian – The Oz pour les intimes -, journal quotidien australien de son état, révèle ce qui pourrait être le plus gros revers pour l’industrie de défense française depuis l’annulation d’un contrat à 600 millions de dollars par le Ministère de la défense indien avec Eurocopter en 2007.

Tout allait bien pour les fleurons de l’industrie de défense français en ce début d’année 2016 : le Rafale se vendait enfin, nos sous-marins partaient comme des petits pains au nez et à la barbe des allemands, et Thalès finissait sa période de redressement interne et envisageait même sa première embauche en CDI depuis dix ans.Le bonheur quoi.

Mais tout ça c’était avant la fuite de 22 400 pages de document confidentiels appartenant à DCNS concernant les informations techniques de ses sous-marins de classe Scorpène. « TECHNOLOGIE LA PLUS POINTUE ET LA PLUS PROTEGEE », sous-titre Le Monde en citant la brochure de vente de DCNS… ça nous fait une belle jambe.

Outre la perte d’un savoir-faire, un vrai problème se pose : la confiance des acheteurs en la production française et notre crédibilité. DCNS n’est qu’un symptome d’un problème plus vaste : la sécurisation de notre patrimoine informationnel. Surtout quand celle-ci remet en cause les intérêts stratégiques de nos acheteurs : à savoir le Brésil, l’Inde – bien évidemment -, la Malaisie, le Chili, l’Australie et… la marine française. 

La France enquête, l’Australie a apparemment déjà enquêté, l’Inde enquête mais nous assistons pour l’instant à un jeu de dupes. Le Monde avance une fuite en Inde en citant DCNS, et le Ministre de la défense indien Manohar Parrikar parle d’un « cas de hacking » en France. Selon The Oz, toute cette affaire remonte à 2011 en France. Le Monde, concourt et dit même que les « les données pourraient toutefois avoir été emportées hors de l’Hexagone en 2011 par un ancien officier de la marine nationale, qui, à l’époque, était un sous-traitant du groupe. Les documents pourraient avoir transité par des sociétés du Sud-Est asiatique avant d’être finalement envoyés à une entreprise en Australie ». 

Qui parle de se tirer une balle dans le pied ?

Olivier Larrieu