Le groupe DCI (Défense Conseil International), spécialisé dans la formation militaire et le transfert de savoir-faire, modifie la structure de son capital. Dans un contexte économique difficile pour le secteur, le groupe issu de la fusion en 2000 de quatre entreprises spécialisées dans l’armement, envisage de procéder à l’annulation des 10% de capital auto-détenus. Cette opération devrait aboutir d’ici quelques semaines et ravit déjà Sofema, détenteur de 30% des parts du groupe DCI.
C’est en effet une information relayée par La Lettre A et qui tend à confirmer l’analyse de Challenges sur le déclin des sociétés d’armement au début de l’année 2019 : le secteur vit des heures où la décroissance devient quasi inévitable. L’exemple particulier du groupe DCI, qui a récemment perdu des contrats importants en France, au Qatar et en Inde (des bastions pour le groupe, qui y est implanté physiquement) participe ouvertement à cette démonstration.
Le capital de DCI à date est détenu à 49,90% par l’État français, 30% par Sofema, 10% par Eurotradia, 10% en auto-détention et à 0,10% par des divers actionnaires. L’annulation probable des 10% auto-détenus ravit particulièrement Sofema, pour qui les dividendes perçus constituent une grande part de son résultat. En effet si l’opération aboutit, la valorisation du groupe, qui reste stable, sera partagée par un nombre total de parts moins élevé. La position d’Eurotradia récemment rachetée par l’ADIT n’est pas encore connue.
Sofema a le vent en poupe : le groupe dirigé par Guillaume Giscard d’Estaing s’en sort convenablement avec son offre de rénovation et maintenance de véhicules militaires usagés. Cette offre, qui attire tout particulièrement des pays d’Asie et d’Afrique aux budgets serrés, permet en outre de renforcer les positions françaises sur ces territoires en proie à des luttes de pouvoir (militaires, sécuritaires, énergétiques et d’influence) entre des acteurs majeurs comme les États-Unis, la Russie et la Chine.
Portail de l'IE