Depuis le 23 février, la DGA dispose d’une direction de l’industrie de défense (DID) dont la mission est d’assurer la pérennité, la qualité, la performance et la résilience des entreprises de défense. Afin de connaître au mieux l’environnement de ses entreprises, la DID professionnalise l’intelligence économique au profit du ministère des armées. Veille, stratégie économique, influence et OSINT structurent les quatre entités portant la politique de recherche d’information en source ouverte de la nouvelle direction.
La direction de l’industrie de défense, nouveau pilier de la politique industrielle du ministère des armées
Parmi toutes les évolutions découlant du plan de transformation DGA impulsion, une nouvelle direction est créée au sein de la DGA : la direction de l’industrie de défense (DID). Les trois services de la DID proposent et conduisent la politique industrielle du ministère des armées. Le service des orientations industrielles s’assure de la capacité de la BITD à pouvoir répondre dans la durée au besoin des armées, il constitue ainsi le cœur de la pérennité de la base industrielle et technologique de défense (BITD). Au plus près des entreprises de la BITD, le service de la performance et de la qualité industrielles s’intéresse à la qualité et à la performance des sites industriels. Le service de sécurité économique vient compléter la DID, avec deux sous-directions : la sous-direction de la protection et de la résilience des entreprises et la sous-direction de l’intelligence économique (SDIE).
La SDIE élabore la stratégie d’intelligence économique pour la DID, au profit de la DGA, et en assure la mise en œuvre. Elle élabore et coordonne la stratégie de veille de la DGA, et recueille notamment les informations utiles sur l’évolution des technologies, du tissu économique et des entreprises du secteur de la défense, et tout particulièrement de ses PME et ETI. La sous-direction réalise également les études économiques transverses répondant aux besoins du service des orientations industrielles. Grâce à la veille mise en place, à l’OSINT et à l’influence, la SDIE vient épauler la bonne protection des entreprises par sa sous-direction sœur, la sous-direction protection et résilience des entreprises dans les domaines juridique, numérique ou économique.
L’organisation de la sous-direction de l’intelligence économique
Afin de mener à bien ses missions, la SDIE s’appuie sur quatre entités complémentaires. Le campus OSINT a pour vocation de devenir le centre de référence ministériel sur les outils d’OSINT. En plus de repérer les solutions de renseignement en source ouverte, de les expérimenter pour une utilisation ministérielle et de former le personnel à son utilisation, ce campus tend à fédérer un véritable écosystème des acteurs publics du segment « outils ».
La montée en compétence technique des agents de la SDIE permettra notamment la structuration du centre DGA Information Stratégique, transformation de l’établissement intitulé auparavant DGA ITE (intelligence technique et économique), situé à Angoulême. Cette entité doit capter et produire de l’information stratégique grâce à de la veille et au pôle « 3A » (analyse, action, anticipation). Une cinquantaine de personnes sont affectées à cette entité.
En plus d’une contribution au soutien aux entreprises de la BITD à travers ses veilles informationnelles, des analyses économiques et des actions d’influence, la sous-direction de l’intelligence économique pourra contribuer également aux missions de soutien à l’export de la direction internationale de coopération à l’export (DICE). Par exemple, la DID peut contribuer à l’effort en fournissant des analyses prospectives sur les BITD étrangères. Il s’agit d’employer les mêmes moyens utilisés par les concurrents étrangers, d’utiliser l’intelligence économique comme outil stratégique pour gagner des parts de marché en saisissant les opportunités.
Développer l’intelligence économique offensive, l’outil manquant demandé dans DGA impulsion
Regroupant environ 65 personnes, la sous-direction de l’intelligence économique est la première sous-direction spécialisée dans l’intelligence économique. En ce sens, la DGA affirme une volonté de recruter des « profils typés intelligence économique », conscients de la guerre économique qui se joue dans le domaine de l’armement, à même d’analyser les informations identifiées comme stratégiques et de jouer sur des leviers d’actions pour influencer des acteurs économiques dans les intérêts de l’industrie de défense française.
Agathe Bodelot
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