Dans un mouvement audacieux vers la suprématie technologique, la France dévoile un volet crucial de sa future stratégie de défense avec la création de l’Agence Ministérielle pour l’Intelligence Artificielle de Défense (AMIAD).
Avec cette annonce majeure, le ministre des Armées a révélé ce 8 mars 2024 aux « Echos » la création prochaine de l’Agence Ministérielle pour l’Intelligence Artificielle de Défense (AMIAD), marquant un tournant significatif dans l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans la défense française. Il a insisté sur l’urgence pour la France de préserver sa position de champion en adoptant des technologies de pointe indispensables pour se projeter vers les nouvelles générations d’armements.
La France comme modèle européen pour l’IA militaire sécurisée
L’AMIAD est conçue comme un pilier de cette stratégie, avec pour mission de conceptualiser et, potentiellement, de fabriquer l’IA pour les programmes militaires actuels et futurs. Pour mener à bien ces ambitions, l’AMIAD bénéficiera d’un budget annuel d’environ 300 millions d’euros et d’un supercalculateur classifié, affirmant la position de la France en tant que leader européen dans le domaine de l’IA militaire sécurisée. Basé au Mont-Valérien, ce supercalculateur traitera des données hautement confidentielles, protégeant ainsi les informations sensibles contre l’espionnage. Placée sous la direction de Bertrand Rondepierre, ex-Deepmind, l’agence envisage de recruter 300 experts pour atteindre ses objectifs. Cette stratégie de recrutement ciblé reflète la détermination de Sébastien Lecornu à faire de la France un leader mondial de l’IA militaire, en privilégiant la qualité sur la quantité.
Cette initiative ambitieuse survient à un moment où l’IA promet de bouleverser non seulement la hiérarchie des armements mais aussi les stratégies et opérations militaires. L’intégration de l’IA par les forces armées françaises pourrait non seulement améliorer les capacités de combat mais aussi influer sur les standards internationaux en matière de guerre technologique, tout en offrant des applications civiles potentielles. Avec l’établissement de l’AMIAD et l’acquisition d’un supercalculateur dédié, la France se positionne fermement dans la course à l’armement du XXIe siècle, où l’intelligence artificielle occupe une place prépondérante.
Paola Pierrettori
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