La Revue de Presse du 18 mai 2015

Scandale à la tête de l'Etat : François Hollande, en déplacement à Cuba, se souciera plus de la signature d'accords que de la situation des Droits de l'Homme dans le pays. Abandonner les idéaux révolutionnaires chers à notre démocratie pour parler de vulgaires contrats de BTP, de biotechnologies, de télécommunications avec Raoul Castro. Pire encore, c'est une récidive, tant François Hollande souhaite se battre pour profiter de l'appel d'air économique amorcé par l'ouverture de pays autrefois sujets à des embargos ou si éloignés des valeurs des Lumières : l'Arabie Saoudite, Cuba, l'Iran, l'Egypte, le Qatar, la Chine… La liste est longue ! Loin de toute considération politique, il est regrettable que l'on conspue encore aujourd'hui les efforts effectués par nos divers chefs de l'Etat pour exporter notre savoir-faire à l'étranger. Un Président de la République est-il un VRP ? Certainement lorsque l'on voit les Etats-Unis ou l'Allemagne s'accomoder de ce rôle sans aucun complexe. Ce qui devrait être au coeur des débats : quelle stratégie adopter pour justement s'assurer de remporter méga-contrats et autres appels d'offres ? La France développe-t-elle une culture stratégique suffisamment forte pour faire jeu égal avec ses rivaux économiques ? Se tourne-t-elle vers les bons pays ou est-elle a la merci d'un effet de mode et agit à retardement ?

• Seymour Hersh, « Etats-Unis, une nouvelle version de la mort de Ben Laden », Courrier International (11/05/2015)

Le crime était parfait. En mai 2011, les Etats-Unis menaient la plus grosse opération anti-terroriste connue à ce jour pour éliminer Oussama Ben Laden, leader d'Al-Qaïda et ennemi public numéro 1 depuis les attentats du 11 septembre 2001. Comme le souligne Seymour Hersh en introduction de son article, « l’exécution d’Oussama ben Laden a été le point d’orgue du premier mandat d’Obama et un facteur majeur de sa réélection en 2012 ». Opération 100% américaine sans intervention des services secrets pakistanais qui auraient appris à posteriori l'intrusion sur leur territoire national, la Maison Blanche a orchestré un story-telling rôdé et sans fausse note. Divers supports ont d'ailleurs été mobilisés : entre autres, le roman confession du Navy Seal ayant abattu Ben Laden The Shooter; ou encore le film Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow sur la traque et le rôle des services secrets dans l'affaire. Pour autant, n'avons-nous pas été dupés par la guerre informationnelle mise en place par les Etats-Unis pour justifier leur politique anti-terroriste à l'international, mais aussi sur leur propre sol. Si l'enquête de Seymour Hersh s'avère tangible, le modus operandi américain ainsi que ses motivations doivent être étudiés. De quoi tirer encore une fois notre chapeau devant l'habileté des Etats-Unis.

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• Guerre de l'information

• C. Custer, « Netflix and its China dream », TechInAsia (18/05/2015)

Netflix poursuit son incroyable ascension ! Conquérir le marché chinois et ses centaines de millions d'utilisateurs : le rêve de nombreuses compagnies occidentales voyant là un eldorado. Anne-Marie Squeo, porte-parole du géant de la diffusion en ligne, a annoncé un service disponible à l'échelle mondiale pour la fin de l'année 2016. La tâche n'est pourtant pas aisée : Netflix avait initialement prévu de tenter l'aventure seul. Pour autant, confrontée aux difficultés du marché chinois (censure, quotas sur les divertissements étrangers, concurrence déjà présente), elle semble avoir changé de cap. C'est pourquoi Jack Ma (Alibaba Group) et la Wasu Media Holding Company ont été approchés pour entrer à moindre coût dans l'empire du milieu. Il est difficile de savoir aujourd'hui si cette manoeuvre va être couronnée de succès. Netflix en France ne semble pas être le succès attendu : le Groupe, jouant simplement sur son image de marque et son aura, ne semble pas avoir préparé avec suffisamment d'attention son arrivée en n'adaptant pas son contenu. Attendons donc de voir si la stratégie diffèrera en Chine.

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