Il existerait selon la NASA plus de 19 500 astéroïdes ayant un diamètre supérieur à 100 mètres à moins de 45 millions de kilomètre de la Terre. De tels astéroïdes situées dans la ceinture proche de la Terre, contenant fer, nickel, or et autres métaux précieux, permettraient de satisfaire la consommation mondiale pendant des années.
Certains de ces astéroïdes contiendraient l’équivalent de la production annuelle en platine de notre planète, ce qui a poussé les investisseurs américains à lancer des missions de prospective. Un groupe de milliardaires américains vient d’ailleurs de former une nouvelle compagnie, Planetary Resources, pour se lancer dans cette vaste exploration. Une première mission de prospection à l’aide de vaisseaux spécialisés pourrait voir le jour d’ici 5 à 7 ans.
Dans le même temps, la NASA prévoit de lancer des astronautes non plus sur la Lune, mais vers les astéroïdes grâce à la capsule Orion, développé initialement pour le programme Constellation et la nouvelle course à la Lune, à la recherche d’informations sur leurs compositions et sur d’éventuels minerais à exploiter, ceci confirmant l’intérêt économique suscité par ces astéroïdes mais aussi sur la façon de les détruire en cas de collision possible avec la Terre.
Il est en effet intéressant de se poser la question de la rentabilité économique de tels défis. En effet, en vue de la quantité de matière qui se trouverait dans les astéroïdes d’une part (un astéroïde de 25 mètres pourrait contenir jusqu’à 33 000 tonnes de métaux et une tonne de MGP (Métaux du Groupe du Platine, c’est-à-dire platine, rhodium, palladium, iridium entre autres)) et du prix actuel des matières premières (le kilo de platine se vendait aux environs de 51 000$ pour le mois d’avril 2012), l’intérêt d’exploiter ceux-ci, même les plus petits, devient vite évident, bien que certains de ces composés soient encore présent sur Terre.
Des technologies pour rapprocher un astéroïde de la Terre ont déjà été étudiées. On trouve les mêmes technologies que celles qui pourraient être utilisés pour nettoyer l’espace des débris issus des satellites, c’est-à-dire de le dévier via un tracteur gravitationnel puis de laisser jouer la gravité terrestre ou encore d’utiliser un propulseur électrique à énergie solaire. Les astéroïdes seraient envoyés dans l’orbite terrestre ou lunaire dans lesquelles ils seraient par la suite exploités. Cette technologie marche seulement pour les astéroïdes de taille réduite.
Une autre technique qui pourrait être utilisé se ferait sur site, avec un robot intelligent qui extrairait la matière qui serait ensuite envoyé sur Terre par le biais de capsule. Celle-ci semble beaucoup moins probable que les deux autres pour l’exploitation d’astéroïdes ou du moins, pas tant que ceux-ci ne sont pas à proximité de la Terre. Elle serait alors couplée avec l’une des deux précédentes techniques. Elle a l’avantage cependant d’éviter tout risque d’impact pendant la manœuvre de l’astéroïde.
Tout comme pour l’exploitation de la Lune, la question de la légalité de l’exploitation des astéroïdes se pose, et tout comme pour la Lune, l’exploitation éventuelle d’astéroïdes va poser des questions et une réécriture des traités internationaux sur l’espace. En effet, la Lune et plus globalement les différents objets célestes ne peuvent faire l’objet d’appropriation ou de réclamation de souveraineté.
Enfin, les astéroïdes disposent de ressources comme nous le disions, ressources qui permettraient par la suite d’établir des bases spatiales en support aux explorations et aux exploitations. Ces ressources permettraient la fabrication de carburant, à l’eau ou encore à l’oxygène. Ces bases spatiales deviendraient des bases stratégiques pour la poursuite de l’exploration du système solaire et de la galaxie. Il reste maintenant à identifier les astéroïdes et à déterminer leur composition, ce qui sera fait via les télescopes que prévoit de mettre en orbite la société Planetary Resources dans les prochaines années.
Simon Bourdet