Le 3 novembre 2011, les autorités congolaises ont lancé les travaux de construction d’un tronçon routier dans le nord-ouest du Congo-Brazzaville. Cette voie de près de 100 km doit atteindre la frontière du Gabon voisin.
Le Congo Brazzaville veut retrouver sa place de pays de transit en Afrique Centrale
Jusqu’au début des années 1980, le Congo assurait un rôle majeur pour le transit des marchandises en Afrique Centrale : dans le port de Pointe-Noire, on pouvait voir du fret en provenance ou à destination de l’Angola, du Congo Démocratique, du Gabon, du Cameroun, du Tchad ou encore de la République Centre-Africaine. Mais les infrastructures, datant le plus souvent de l’époque coloniale, n’ont pour la plupart pas été renouvelées. Il n’y a par exemple plus que 5 locomotives en état de marche pour la ligne Congo-Océan, alors qu’il y en avait plus d’une cinquantaine en 1993.
Conscient de l’importance de développer l’offre de transport depuis Pointe-Noire vers l’intérieur du Congo et vers les pays limitrophes, le gouvernement congolais a inscrit dans son programme d’investissements publics la réalisation de nombreux projets de routes bitumés. Et ces projets ont presque tous été confiés à des entreprises chinoises.
Les entreprises chinoises s’adjugent la plupart des projets de route
Ainsi, le tronçon partant d’Okoyo en République du Congo pour rejoindre la ville de Léconi, au-delà de la frontière avec le Gabon, est financé à hauteur de plus de 40 milliards de F Cfa (62 millions d’euros) par un accord-cadre de coopération liant le Congo et la Chine. C’est la China National Machinery Equipment Import and Export Corp. (CMEC) qui réalisera les travaux. Jean-Jacques Bouya, Ministre délégué aux grands travaux explique : « Nous sommes-là dans un partenariat que nous avons mis en place entre la Congo et la Chine, avec un montage financier assez précis, qui va être remboursé progressivement, d’ici 15 à 20 ans ».
Ce partenariat avec la Chine contente les congolais. Sur la nouvelle route reliant Pointe-Noire à Brazzaville, construite elle aussi par une entreprise chinoise, un automobiliste s’exclame : « Maintenant, nous circulons librement, sans difficultés. Les Chinois sont en train de faire un travail exceptionnel ».
Loin de s’arrêter en si bon chemin, les Chinois visent la création de zones économiques spéciales, dont la première sera réalisée près du port de Pointe-Noire. Une manière d’y mettre un pied.