La politique étrangère selon Nicolas Sarkozy

Alors que le 20 et 21 mai se déroulera un sommet de l’OTAN, lors duquel il sera question de l’Afghanistan et du bouclier antimissile, et que le 25 mai aura lieu la réunion du Conseil européen, les questions de relation internationale ont été quasiment absentes du débat d’entre deux tours

Pourtant, l’actualité internationale chargée a souvent été l’occasion pour les deux candidats en lice de clarifier leur position.

Une politique étrangère au cas par cas
Le programme de l’UMP en la matière énonce clairement de recommander une Fusion du G8 et du G20 pour créer une instance formelle avec un secrétariat permanent. La promotion de la francophonie, le développement des lycées français à l'étranger, et la création d'une Caisse des Français de l'étranger sont également au programme.
Concernant les grands sujets diplomatiques, la politique étrangère de Nicolas Sarkozy a eu tendance à évoluer durant son quinquennat. Il entend continuer sur la voie du partenariat et de l’alliance  aux côtés des États-Unis dans la continuité de la réintégration de la France au commandement intégré de l’OTAN qu’il a rendu effective.
Nicolas Sarkozy souhaite un retrait anticipé de nos forces en Afghanistan dès 2013, qu’il a négocié avec les Américains. Il s’est ainsi aligné sur les déclarations de Barrack Obama.
Pour lui, la politique étrangère à l’égard de la Syrie ne peut être gérée que dans un cadre multilatéral. L'usage de la force n'est pas à l'ordre du jour même si toutes les options tendent à être sur la table. La seule option actuelle est d'agir auprès de la Russie dont les intérêts dans cette confrontation n'ont pas suffisamment été pris en compte à leur gout.

Concernant l’Iran et son programme nucléaire, Nicolas Sarkozy a pris la position la plus ferme de tous les partenaires de la France, allant même au-delà de Barack Obama. Il fait du nucléaire iranien une question cruciale s’alignant sur la position des monarchies pétrolières du golf, le Qatar en tête.
Considéré comme plus pro-israélien que son concurrent (obtenant 83 % des suffrages des Français établis en Israël au premier tour de l'élection présidentielle), Nicolas Sarkozy veut garantir la sécurité d'Israël, tout en reconnaissant un État palestinien peu ou prou dans les frontières de 1967, et le partage de Jérusalem. Il a déclaré faire de la création d'un État palestinien une priorité pour un éventuel second mandat.

En Afrique, Nicolas Sarkozy assure avoir mis fin à l'utilisation de "réseaux occultes" et d'"intermédiaires douteux" dans les relations entre la France et l'Afrique.
Selon lui, parler de "Françafrique n'a aujourd'hui "plus aucun sens". "Ce que nous voulons (…) c'est une relation équilibrée, décomplexée et transparente, comme le montrent la renégociation de tous nos accords de défense et leur publication intégrale", explique-t-il. Une relation "qui place l'exigence de démocratie et de bonne gouvernance au cœur de notre partenariat." La France doit élargir ses partenariats en ne se cantonnant plus à l’Afrique francophone.

Concernant les BRIC, Nicolas Sarkozy a  changé sa position du début de son premier mandat. Se déclarant le Président des droits de l’Homme et allant jusqu’à refuser de serrer la main de Poutine, il a infléchi sa position. Il veut intensifier les relations de la France avec le Brésil et l’Inde. La Chine est pour lui un partenaire incontournable, à tel point qu’il a assuré ne plus rencontrer le Dalai Lama afin de ne pas ternir les relations entre nos deux pays. Les Echos annonçaient cette semaine que la Chine « vote » pour Nicolas Sarkozy au nom de la stabilité et face à un François Hollande jugé trop anti-Pékin.

Une politique européenne au service de davantage de protection
Au niveau de l'Europe et de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy a beaucoup parlé durant la campagne de la nécessité pour la France d’exiger de l’Union un meilleur contrôle de ses frontières. « Si dans un an la situation n’est pas réglée, la France rétablira des contrôles ciblés à ses frontières. » I souhaite la révision des accords de Schengen pour pouvoir "sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un État défaillant". À cette fin, il travaillera à la mise en place d'une "gouvernance politique" de Schengen.
En économie, Nicolas Sarkozy souhaite instaurer en France un "Buy european act" à l'image du "Buy American Act" pour "soutenir les entreprises qui ont décidé de fabriquer et de produire en Europe".  
Dans cette optique, il sera également réservée une part des marchés publics européens aux PME européennes.
Le programme de l’UMP met lui en avant l’installation d'une assemblée parlementaire de la zone euro et le vote de la règle d’or d’ici à fin 2012 pour respecter nos engagements européens à l’égard du pacte de stabilité.
Nicolas Sarkozy prône également la création d'une banque européenne d’investissement, qui doit renforcer son intervention auprès des PME ainsi que la redéfinition du rôle de la Banque centrale pour mieux servir la politique de croissance.

Alexandre Mandil