L’affaire Edward Snowden : une rupture stratégique ?

En juin 2013 éclate l’un des scandales les plus retentissants dans le monde du renseignement. Edward Snowden, administrateur système sous-traitant pour la NSA rèvèle pour le compte du Guardian des documents classés secret défense aux Etats-Unis. Plus d’un an après, les études sur les implications d’un tel évènement restent rares.

Ce jeudi 4 décembre 2014 sort "L'affaire Snowden : une rupture stratégique" aux éditions Economica. Ecrit par Quentin Michaud et Olivier Kempf, le livre évoque sans détour les implications des révélations. Quentin Michaud, journaliste pour Opérationnels et étudiant en Intelligence Economique à l'EGE, a accepté de répondre à nos questions au détour d'une conférence.

Fait assez peu évoqué, les dimensions économiques constituent l'un des volets majeurs de l'affaire Snowden. Pour ne citer que lui, le secteur de l'informatique américain a été directement mis en cause dans ce scandale du fait d'une forte collusion avec les services de renseignement. Microsoft aujourd'hui est obligé de montrer "patte blanche" et a dû ouvrir un centre de transparence à Bruxelles. Ils doivent y montrer leur code-source aux instances européennes afin de prouver toute absence de malware, backdoor ou logiciel espion et ainsi rester en bons termes avec la Commission.

Les Etats-Unis enfin, ont perdu de nombreux contrats d'armements et de télécommunications au Brésil et en Allemagne, et devant la montée en puissance de ce même secteur en Asie leur perte représente un enjeu géoéconomique majeur.