Compte-rendu : Le printemps des Jeunes Bretons – 21 mars 2015

Le 21 mars, le Club Erispoë organisait sa première Université de printemps à Paris. Petit frère du think-thank breton, l’Institut de Locarn, le Club Erispoë vise à sensibiliser la jeune diaspora bretonne aux problématiques politiques, économiques et sociales actuelles de la Bretagne. L’Institut de Locarn tout comme le Club Erispoë s’inscrivent ainsi dans une démarche d’intelligence territoriale.

Parmi les intervenants de cette troisième session, les deux précédentes ayant eu lieu à Locarn en été 2013 et 2014, on notera notamment les interventions Joseph Le Bihan, co-fondateur de l’Institut de Locarn, de Jakez Bernard, président de l’association Produit en Bretagne et d’Alan Stivell, musicien breton de renommée internationale ainsi que la présence Jean-Jacques Goasdoué co-fondateur de TPE et de Britanny Ferries.

L’Institut de Locarn : patrons et intellectuels bretons au service de leur région

L’objectif de l’Institut de Locarn est de défendre et de développer le patrimoine intellectuel, économique et culturel breton. Les membres de l’Institut de Locarn envisagent la Bretagne comme un écosystème compétitif et autosuffisant, ouvert sur l’international, qui puisse s’insérer et compter dans le jeu économique mondial à l’instar de la Suisse, du Danemark ou de Taïwan par exemple, loin du territoire « dortoir » qu’il risque de devenir. D’un point de vue politique, leur vision rime davantage avec autonomie qu’indépendance. Loin d’un repli identitaire, l’Institut de Locarn prône l’ouverture sur le monde et la recherche d’idées qui pourraient profiter à la dynamique du territoire, en s’appuyant notamment sur les nombreux relais qu’offre la diaspora bretonne.

Une stratégie offensive et proactive

La stratégie de Locarn n’est pas seulement défensive mais surtout offensive et projective. Les pistes de réflexion sur le monde et la Bretagne en 2030 partagées par Joseph Le Bihan, co-fondateur de l’Institut et ancien conseiller à l’OTAN, sont à ce titre tout aussi passionnantes qu’éclairantes.

Concrètement les réflexions stratégiques de Locarn se sont traduites par la mise en place d’un centre de formation reconnu, de programmes d’accompagnement pour des PME Bretonnes, de manifestations culturelles ou encore par des prises de position politiques. L’Institut héberge notamment le siège du label « Produit en Bretagne » initiative de coopétition économique réussie, unique en Europe ; la Catalogne souhaite d’ailleurs s’inspirer de ce modèle pour créer son propre label. Des PME bretonnes, productrices de biens de consommation comme la laiterie Malo, des banques comme le Crédit Mutuel de Bretagne ou la caisse régionale du Crédit-Agricole ou encore des géants de la grande distribution comme Leclerc, Auchan, Carrefour ou Intermarché ont su s’associer pour défendre le savoir-faire local et l’exporter.

Le Club Erispoë : la Bretagne, territoire d’avenir

Dernier né des initiatives de l’Institut de Locarn, le Club Erispoë s’adresse aux jeunes de moins de 28 ans, Bretons de naissance ou tout simplement amoureux de la région. Au départ créé par et pour des élèves issus des Grandes Ecoles, il a su évoluer et s’ouvrir à l’ensemble des élèves de l’enseignement supérieur. L’objectif est double : retenir la matière grise bretonne pour qu’une fois ses études supérieures terminées, elle revienne s’installer en Bretagne mais aussi attirer de nouveaux profils susceptibles de bénéficier à la région. Les séminaires du Club Erispoë sont des moments de rencontres et d’échanges avec des chefs d’entreprises comme Jean-Jacques Gasdoué, Patrick le Lay, Jakez Bernard, Henri Le Duff, Alain Glon ou Pascal Piriou, qui permettent de prendre conscience des opportunités d’emplois qu’offre la Bretagne. On peut aussi y croiser des politiques comme Christian Troadec ou Marc Le Fur, des écrivains comme Yann Queffélec, des chanteurs tel qu’Alan Stivell ou encore des skippers comme Roland Jourdain ou Maud Fontenoy.

Le prochain séminaire se déroulera au mois d’août à Locarn.

Clara Lebret