Le président du comité olympique japonais mis en examen à Paris pour corruption

Des juges d’instruction français ont prononcé, le 10 décembre 2018, la mise en examen de Tsunezaku Takeda, le numéro 1 du comité olympique japonais. Il est accusé de « corruption active » dans la campagne d’attribution des jeux olympiques de 2020.

Véritable enjeu de rayonnement international, l’organisation des jeux olympiques, d’été comme d’hiver, fait l’objet de campagnes acharnées. Alors que Tokyo avait remporté l’élection du CIO en septembre 2013 pour l’organisation des JO d’été de 2020, notamment face aux candidatures de Madrid et Istanbul, des soupçons de corruption viennent entacher la victoire nipponne.

L’enquête aurait été ouverte dès 2016 par le parquet national financier (PNF), après les révélations sur le système de corruption de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qui avait permis de couvrir des pratiques de dopage d’athlètes russes.

Sont visés par les juges d’instruction deux versements d’argent du comité japonais à la société Black Tidings pour un total de deux millions d’euros. Basée à Singapour, elle pourrait avoir servi d’intermédiaire pour le versement de pots-de-vin au sénégalais Lamine Diack, influent membre de CIO, et à son fils, Papa Massata Diack, ancien consultant de l’IAAF. Tous deux sont cités dans plusieurs affaires de corruption liées à l’IAAF, ou à l’attribution des Jeux Olympiques de Rio.

Réfugié au Sénégal, Papa Massata Diack fait l’objet d’un mandat d’arrêt international tandis que son père est mis en examen pour corruption avec interdiction de quitter le territoire français.

Tsunekazu Takeda, figure de l’olympisme japonais, ancien membre de l’équipe nationale d’équitation et président du comité olympique japonais avait déjà été interrogé par des juges japonais début 2017, à la demande du PNF. La compétence de la justice française s’explique par le fait que les sommes mises en cause pourraient avoir été blanchies en France. Sa mise en examen pour « corruption active », et son éventuelle condamnation pourraient rapidement entacher le CIO et venir perturber l’organisation des prochains jeux olympiques d’été.