La Chine veut accélérer sa production de terres rares

« Le Moyen-Orient a son pétrole, la Chine a ses terres rares » en écho au réformateur chinois Deng Xiaoping, la production de terres rares devrait bondir de 27 % au premier semestre 2021. Cette hausse est le symbole de l’accroissement de la demande et de la dépendance mondiale à l’égard des terres rares chinoises.

Le vendredi 19 février 2021, le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information et le ministère des Ressources naturelles chinois ont publié le premier lot d’objectifs d’extraction et de fusion de terres rares. Au premier semestre 2020, 66 000 tonnes étaient extraites et 63 500 tonnes étaient fusionnées ou séparées, le but initial étant 60 000 tonnes. Les objectifs de cette nouvelle année fixent le cap à 84 000 tonnes, soit une augmentation de 27,27 % et 27,56%. Par ailleurs, ces prévisions à la hausse sont sous-tendues par trois phénomènes : la promulgation chinoise du Règlement sur la gestion des terres rares offrant une garantie politique à la filière, la forte demande en véhicule vert, et enfin, l’intérêt mondial croissant pour l’éolien.

En 2019, l’extraction minière chinoise représentait 61,97 % de la production mondiale, contre 12,2 % pour les États-Unis, 10,32 % pour le Myanmar et 9,85 % pour l’Australie. Une domination chinoise qui s’appuie majoritairement sur six groupes soumis aux quotas du pouvoir politique : China Rare Earth Group, China Minmetals Rare Earth Group, North Rare Earth, Xiamen Tungsten Industry, Southern Rare Earth et Guangdong Rare Earth Group.

Enfin, dans le cadre de la guerre commerciale avec les États-Unis, en janvier la Chine accentue ses réglementations sur les terres rares et l’intégralité de ses chaînes d’approvisionnements. Cette mesure est à mettre en parallèle avec l’examen récent ordonné par le président des États-Unis Joseph Biden sur les chaînes d’approvisionnement étrangères pour les semi-conducteurs et les terres rares.

 

Paco Martin

 

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