Onepoint : le nouvel investisseur de référence d’Atos rebat les cartes

Le cabinet de conseil français Onepoint monte à 9,9% du capital d’Atos. C’est une réelle bouffée d’oxygène pour l’ESN en pleine crise, dont les activités stratégiques attisent les débats. Ce nouvel actionnaire de référence incarne un véritable espoir de solution souveraine pour le groupe français.

Onepoint à l’affût depuis l’annonce de la scission en juin 2022

C’est un retour victorieux sur le dossier Atos pour David Layani. Ce mercredi 1er novembre, le PDG du cabinet de conseil français Onepoint a déclaré auprès de l’Autorité des marchés financiers une montée au capital de 9,9% de l’entreprise de services numérique (ESN). L’investissement est estimé à 55 millions d’euros. Il place ainsi ce cabinet, spécialiste de la transformation numérique des entreprises, devant l’actionnaire historique Siemens, détenant 4,8% des parts.

Onepoint avait déjà essuyé, fin 2022, un refus de sa proposition de rachat des activités de big data et cybersécurité d’Atos, alors regroupées sous le nom Evidian. En effet, cette société au chiffre d’affaires de 500 millions d’euros s’était appuyée sur le fonds d’investissement anglo-saxon ICG, pour porter son offre à 4,2 milliards d’euros. Rien de surprenant aujourd’hui, surtout si l’on se rappelle l’intérêt de David Layani pour Atos, à la suite du désistement d’Airbus en mars dernier.

Quel avenir pour une société clé de la dissuasion nucléaire française ?

Si Oddo BHF invite à la prudence et conserve sa note de sous-performance, la reprise de 12% de l’action après l’annonce de Layani illustre bien les espoirs qu’un tel investissement incarne. Dans une interview donnée aux Échos, ce dernier explique en effet vouloir « libérer Daniel Kretinsky de l’augmentation de capital, qui a créé des tensions ». En contrepartie, il demande que « le prix pour Tech Foundations soit revu à la hausse », alors que le milliardaire tchèque se dit prêt à céder les 7,5% d’entrée au capital chez Eviden (anciennement Evidian). Une information qui s’avère essentielle dans le volet souveraineté du dossier.

C’est un rebondissement de plus dans l’affaire Atos, après l’adoption d’un amendement au budget des finances 2024, demandant une nationalisation partielle des activités stratégiques du groupe. Si, à ce stade, on ne parle ni d’OPA, ni d’acquisition, David Layani indique disposer des « ressources financières pour les prochaines étapes du dossier ». Onepoint s’offre désormais la possibilité de peser dans les futurs choix stratégiques du champion du numérique européen.

Agathe Bodelot

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