Cartographie de l’affaire Alstom : la France plus que jamais dépendante des États-Unis ?

L’officialisation de la cession de Steam Power, la branche nucléaire de General Electric (ex-Alstom Energie) à EDF, était attendue pour le 1er décembre 2023.  En ce début de l’année 2024, il n’en est toujours rien, la vente de cette entité étant reportée à une date indéterminée.

« Il semblerait que l’on soit à la recherche d’un compromis par lequel les autorités américaines fermeraient les yeux sur l’exportation des huit turbines Arabelle de Rosatom en commande, et que les sanctions ne s’appliqueraient que pour de nouveaux contrats. Mais peut-on faire confiance aux Américains qui sont passés maîtres dans l’art de ne pas tenir leurs engagements ? Ce que l’administration Biden peut signer aujourd’hui, une autre administration, dans un an, peut le défaire. »

Jean-Michel Quatrepoint, journaliste pour Marianne

Lors du tout premier colloque sur la souveraineté organisé à Saint-Malo en septembre dernier par le blog SouveraineTech, Frédéric Pierucci avait déclaré à propos de l’extraterritorialité du droit américain que « le premier problème [en France] c’est l’amnésie, notamment avec l’affaire Alstom ». 

Par le biais d’une chronologie, cette cartographie retrace les différents événements ayant mené la France à perdre une technologie ultra critique. Et cela pour subir in fine, une véritable entrave à la concurrence : de l’amende de 772 millions de dollars infligée par le département de la justice américaine, à la vente du pôle énergie d’Alstom à son concurrent General Electric, en passant par les futures sanctions américaines sur le nucléaire civil russe – qui vont mettre EDF en conflit de lois avec les non-sanctions européennes.

Le fait est, qu’à l’heure où les États-Unis menacent de mettre le nucléaire civil russe sous-sanction, le New York Times a révélé que chaque année (y compris depuis le début du conflit en Ukraine), les entreprises américaines du nucléaire déboursent 1 milliard de dollars pour acheter de l’uranium enrichi à l’entreprise publique russe Rosatom

Augustin de Colnet

 

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