Le Doliprane menacé par le rachat américain d’une filiale de Sanofi

Ce vendredi 11 octobre, le groupe pharmaceutique français Sanofi a confirmé la tenue de négociations avec le fond américain CD&R pour le rachat de sa filiale Opella. Cette opération entraînerait le passage du Doliprane sous pavillon américain.

Sanofi, l’un des principaux laboratoires français, a aujourd’hui annoncé des négociations pour la vente de sa filiale Opella (qui produit notamment le Doliprane et le Lysopaïne). La filiale emploie actuellement 11 000 salariés et représente près de 12% du chiffre d’affaires de Sanofi. Deux offres étaient présentées au groupe français. D’un côté, le fonds CD&R qui a offert au groupe pharmaceutique près de 15 milliards d’euros pour obtenir une participation de contrôle de 50%. De l’autre, le fonds français PAI Partners, accompagné des fonds souverains d’Abou Dhabi Investment Authority et de Singapour GIC ; dont l’offre était cependant bien en deçà de son concurrent américain.

Une situation préoccupante pour le secteur pharmaceutique français

Cette situation n’est pas un cas isolé. La crise de la covid, et la pénurie de masques qui en a découlé, constituait déjà une première alerte. Or, force est de constater qu’elle n’a pas été suivie d’effets. Plus préoccupant encore, début 2024, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a autorisé l’hébergement des données de santé des Français sur les serveurs de Microsoft, menaçant des millions de données sensibles. En outre, la pénurie de paracétamol durant l’hiver 2022 a également montré la fragilité des chaînes d’approvisionnement.

De son côté, le gouvernement assure suivre le dossier Sanofi avec attention et a d’ores et déjà demandé à ce que « l’empreinte industrielle française d’Opella » soit conservée. Il convient de rappeler que cette opération intervient un mois après le renoncement du laboratoire Servier de se séparer de sa filiale Biogaran, preuve qu’une autre issue reste envisageable.

                                                                                                                                                                            Grégoire Melin

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