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Remaniement complet du gouvernement d’El-Sissi pour relancer une Egypte en pleine crise économique

Le mercredi 3 juillet 2024, le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi a investi un nouveau gouvernement fortement remanié, avec des changements importants dans les ministères de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Économie. Ce remaniement vise à attirer des investissements étrangers alors que l’Egypte connaît une crise économique historique et des coupures de courant quotidiennes.

Des nominations stratégiques au sein du nouveau cabinet 

Le cabinet, dirigé par le Premier ministre Mustafa Madbouly depuis 2018, a subi d’importants changements, en particulier dans les ministères de la Défense et de l’Économie. Mohamed Maait, ministre des Finances depuis 2018, a été remplacé par Ahmed Kouchouk, ancien économiste de la Banque mondiale. Badr Abdelatty, ancien ambassadeur en Allemagne et en Belgique, est devenu ministre des Affaires étrangères, remplaçant Sameh Shoukry. Le général Abdel-Majeed Sakr a pris la place du général Mohamed Zaki à la tête du ministère de la Défense. El-Sissi a également nommé le lieutenant-général Ahmed Fathy Khalifa comme chef d’état-major de l’armée.

Karim Badawi, un cadre de la société de services pétroliers SLB, a été nommé ministre du Pétrole, et a déclaré que la fourniture de carburant aux centrales électriques serait une priorité. Mahmoud Esmat, ancien ministre des Entreprises publiques, a remplacé Mohamed Shaker au ministère de l’Électricité. Sherif Fathy a quant à lui été désigné à la tête du ministère du Tourisme et des Antiquités, secteur que le pays peine à relancer.

Un espoir de reprise économique 

Ce remaniement intervient dans un contexte de mécontentement croissant dû à des années de mauvaise gestion économique, à la pandémie de coronavirus et aux répercussions géopolitiques de conflits régionaux à ses frontières. Près d’un tiers de la population vit ainsi.  sous le seuil de la pauvreté. Le programme de réformes, soutenu par l’Occident et adopté en 2016, a entraîné d’importantes mesures d’austérité. Le pays fait ainsi face à la dévaluation de sa monnaie et à un taux d’inflation de 36% en février dernier.  Les revenus du canal de Suez ont également diminué de 40% en raison des attaques des rebelles Houthis sur les routes maritimes de la mer Rouge.

Les obligations souveraines en dollars de l’Égypte ont augmenté après ces nouvelles nominations, signe d’un sentiment positif du marché. En outre, le nouveau cabinet comprend quatre femmes et plusieurs technocrates ; le pays semblant vouloir s’engager dans une nouvelle période de réformes et de stabilité.

Kenza Lemkadmi  

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