La Syrie à la recherche de partenaires économiques

En déplacement en Arabie Saoudite le 2 février, Ahmed Al-Charaa, président intérimaire de la Syrie, cherche à sortir de l’isolement économique de son pays, marqué par plus d’une décennie de conflits violents.

L’économie de la Syrie est « à terre ». Sous sanctions depuis le printemps arabe de 2011, le pays doit se reconstruire. La chute de Bachar Al-Assad, provoquée par la prise de pouvoir de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) le 8 décembre dernier, marque un tournant. Ce renversement nourrit l’espoir d’un renouveau économique, porté par la relance de partenariats internationaux, une priorité affichée par le nouveau chef d’État, Ahmed Al-Charaa.

Une économie à rebâtir

Le conflit syrien a profondément dégradé l’économie du pays. Entre 2010 et 2021, le PIB a chuté de 54 %. L’inflation a explosé, la monnaie syrienne a perdu plus de 95 % de sa valeur et environ 70 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. La production pétrolière, autrefois moteur économique du pays, est passée de 380 000 barils par jour en 2010 à seulement 90 000 l’an dernier.

Pour relever ces défis, la relance économique s’impose comme une priorité pour le nouveau gouvernement syrien. La stabilisation du pays et la reconstruction des infrastructures figurent parmi les axes majeurs de cette stratégie. Un autre enjeu réside dans la réintégration de la Syrie sur la scène internationale, à travers la levée des sanctions et la recherche de nouveaux partenariats économiques et commerciaux.

Sortir de l’isolement international

Pour rompre son isolement international, la Syrie multiplie les initiatives diplomatiques et économiques. En donnant des gages politiques à l’Occident, notamment sur la question des droits de l’Homme, elle a obtenu de l’Union européenne l’ouverture d’un processus de levée progressive des sanctions, annoncé le 27 janvier. De même, les États-Unis ont décidé d’alléger temporairement certaines sanctions visant les biens essentiels, en début d’année.

Parallèlement, la Syrie cherche à nouer des partenariats économiques avec des puissances régionales, redéfinissant ainsi les équilibres géopolitiques. Les autorités syriennes misent sur le soutien des pays arabes pour financer la reconstruction, multipliant les initiatives diplomatiques, notamment avec l’Arabie Saoudite – lieu du premier déplacement officiel d’Ahmed Al-Charaa – la Turquie ou encore le Qatar

Louis Quinet

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