Les propositions des candidats en matiére de politique énergétique

Avoir une politique énergétique, c’est avant tout préparer l’avenir. Les choix pris aujourd’hui en matière de politique énergétique engagent les générations futures pour de nombreuses années. Corrélée avec les changements climatiques, la problématique de la politique énergétique aurait du être centrale dans cette campagne

Or la question énergétique s'est cristallisée sur la problématique du nucléaire et les divergences des candidats sur le sujet comme l'a notamment illustré la passe d'armes en direct lors du grand débat. Quelles sont les propositions des candidats en ce domaine?

Le portail vous présente un comparatif des programmes énergétiques. Les politiques énergétiques abordées par les candidats se déclinent en trois thèmes; le nucléaire, les énergies nouvelles avec notamment le solaire et l'éolien et des mesures énergétiques plus globales.
Le nucléaire a été un point de divergence majeur entre les deux candidats. Leurs politiques sur le long terme sont en effet radicalement différentes:
François Hollande souhaite entamer un désengagement progressif de la France en matière de nucléaire tandis que Nicolas Sarkozy souhaite confirmer cette énergie comme un atout français en matière de compétitivité et d'indépendance énergétique.

– Nucléaire:

François Hollande entend amorcer un désengagement progressif de cette énergie et  à trois mesures principales en la matière :

– Fermeture de la centrale de Fessenheim durant le mandat

– Réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% pour 2025

– Achèvement de l'EPR de Flamanville

Nicolas Sarkozy entend confirmer les choix stratégiques de ses prédécesseurs et continuer les investissements dans l'énergie nucléaire tout en poursuivant les investissements dans le renouvelable, son programme présente quatre mesures majeures dans ce domaine:

– Confirmation du nucléaire car c'est une énergie propre qui n'émet pas de gaz à effet de serre et permet à la France d'être un bon élève en la matière. L'autre intérêt est de disposer d'une énergie  bon marché, peu coûteuse et permet ainsi de ne pas augmenter le prix de la facture d'électricité pour les contribuables.

– Aucune fermeture de centrales nucléaires prévus mais poursuite des investissements sur les conseils de l'Autorité de Sureté Nucléaire

– Achèvement de l'EPR de flamanville et des projets en cours

– 1 milliards d'euros seraient débloqués pour investir dans le nucléaire du futur

Outre le nucléaire, les énergies nouvelles et notamment le solaire et l'éolien ont eu assez peu de place dans le débat de cette campagne bien qu'ils soient nécessaires dans le "mix énergétique" français. En matière d'énergies nouvelles, le président Nicolas Sarkozy a lancé plusieurs grands chantiers avec des Appels d'Offres conséquent notamment pour structurer les industriels de la filière éolien en France. Les investissements du grand emprunt ont également eu pour vocation de créer des filières d'excellence en ce domaine. La ou le président semblerait orienter ses choix vers l'éolien, François Hollande semblerait mettre davantage l'accent sur l'énergie solaire.

– Energies nouvelles:

Nicolas Sarkozy entend poursuivre sa politique en ce domaine et poursuivre ses engagements du Grenelle 2, l'orientation énergétique est plutôt donnée au développement de l'éolien dans un premier temps, cette politique se décline en quatre orientations:
– Objectif de 23% de notre consommation finale en énergie renouvelable en 2020

– Confirmation des engagements du Grenelle I et II

– Un 2éme Appels d'Offre pour des champs d'éoliennes

– Développer toutes les filières industrielles en lien avec le développement durable en s'appuyant sur des Appels d'Offres publics pour structurer la constitution de filières d'excellence sur le modèle de l'Appel d'Offres éolien

Les propositions de François Hollande se décline en quatre orientations:
– La mise en place d'un cadre réglementaire stable qui favorise le développement de la filière

– Favoriser l'achat de panneaux européens en orientant les financements, aides publiques et allégements fiscaux vers les entreprises.

– Energie solaire fait partie des "essentiels" du programme

– La création d'un fond de capital investissement dédié aux énergies renouvelables au sein de la future banque publique d'investissement pour soutenir l'innovation

Les candidats ont également proposés des orientations plus globales qui viennent compléter l'orientation de leur politique énergétique:

– Mesures énergétiques globales:

François Hollande entend:
– bloquer les prix de l'essence durant trois mois et rétablir la TIPP flottante
– Adopter une tarification progressive de l'eau, l'électricité et du gaz pour "sortir de la précarité énergétique 8 millions de français".

Nicolas Sarkozy souhaite:
– Négocier la création d'une Organisation Mondiale de l'environnement
– Développer toutes les filières industrielles en lien avec le développement durable par des appels d'offres publics et une politique de "grands chantiers" dans le but de fédérer les acteurs industriels.

On peut regretter que les politiques énergétiques n'aient pas étaient davantage développées durant les différents débats de la campagne, mais les grandes orientations des candidats laissent déjà entrevoir les futurs investissements dans les domaines de l'énergie et les futurs grandes mesures. Cela permet aux entreprises du secteur d'avoir un aperçu et de pouvoir orienter leur stratégie. A première vue, si François Hollande était élu, les entreprises du solaire pourraient bénéficier de nouvelles subventions et d'un soutien financier. Si Nicolas Sarkozy était élu, il semblerait que les entreprises du secteur de l'éolien serait favorisées avec un deuxième appel d'offre pour consolider la filière. Quant à la question du nucléaire, les entreprises du secteur devront s'adapter à la vision divergente des deux candidats.

Mathieu Dupressoir