[Livre] Christian Harbulot a aimé : « L’intelligence économique pour les nuls »

Christian Harbulot, directeur de l’École de Guerre Économique et auteur de nombreux écrits d’intelligence économique, présente le nouvel ouvrage d’Eric Delbecque intitulé « L’intelligence économique pour les nuls », aux Editions First. Eric Delbecque complète ainsi la liste des ouvrages sur l’intelligence économique et renforce la production écrite de connaissances sur le sujet.

Il manquait un ouvrage de référence dans la liste des publications sur l’intelligence économique. Eric Delbecque en est l’auteur. Il paraît cette semaine chez First éditions, dans la collection Pour les Nuls. Cet auteur fait partie de cette nouvelle génération qui a saisi l’importance de la production de connaissances pour faire évoluer (pour ne pas dire moderniser) le management de l’information dans l’administration et le monde des entreprises.

L’intelligence économique pour les nuls recense de manière réaliste et avec un sens aigu de la précision les différentes étapes du développement du concept en France. La force d’Eric Delbecque est d’avoir saisi l’ensemble des éléments qui ont légitimé l’émergence de ce concept dans un pays où l’information était d’abord considérée comme une source de pouvoir et non comme une ressource collective de développement.  A l’heure où l’appareil d’Etat s’apprête à tenter une nouvelle fois de recentrer sa problématique sur le lien entre la compétitivité et la sécurité économique, il est vital de préserver l’acquis des trente années écoulées et de le renforcer par la culture écrite.

Il existe un point commun très fort entre la deuxième version du Manuel de l’IE sorti en septembre aux PUF et L’intelligence économique pour les nuls, c’est la convergence dans l’élaboration d’une grille de lecture commune sur le rôle que doit jouer l’information dans l’évolution de notre économie. S’il existe encore des responsables chargés d’aborder ce type de problématique, qui ne saisissent pas le sens de nos propos, c’est par vanité ou autisme. L’intelligence économique est à l’origine d’un certain nombre de mutations dans ce pays. La plus démonstrative est identifiable dans le monde de l’entreprise. Lorsque Michelin s’ouvre au management de l’information par le biais de l’intelligence économique, en faisant évoluer ses pratiques internes, cette entreprise montre l’exemple. Chez Michelin, les responsables de cette expérience pilote ne passent pas leur temps à dire « je ne sais pas ce que veut dire l’intelligence économique ». Ils la mettent en œuvre.

La société de l’information imposera aux plus retors la nécessité de piloter un pays ou une entreprise en utilisant les outils et les modes opératoires adéquats. Le Président de la République française n’a toujours pas d’ordinateur sur son bureau. Cet archaïsme symbolise l’incapacité d’une classe dirigeante à comprendre la révolution en cours. Le partage régulé de l’information crée une dynamique plus forte que sa rétention à travers les jeux de pouvoir ou dans le repli des plus timorés sur les tâches de contrôle.

Pour sortir de l’inertie, l’effort doit être maintenu pour faire accepter cette évidence : l’intelligence économique est une pédagogie nécessaire à la mutation de la gouvernance.

 

Christian Harbulot, Directeur de l’EGE