Sourcing et fiabilité de l’information stratégique à l’heure de ChatGPT et des fakes news

Le 22 mars, le forum I-expo accueillait en son sein une conférence valorisant le travail de l’OSINT dans le cadre du sourcing des informations. C’était l’occasion pour Thibault Renard, Wildeye Demo, Christophe Deschamps et Xavier Tytelman de s’intéresser plus en détail au debunkage des deep fakes et des fakes news.

Depuis l’annonce du lancement de ChatGPT, d’ERNIE et de Bard, l’expression « intelligence artificielle » revient aujourd’hui sur toutes les lèvres, à croire qu’on en oublie l’ancienneté de ces technologies. En effet, l’IA continue sa progression exponentielle depuis la dernière décennie, ce qui n’est pas sans danger. La facilité déconcertante avec laquelle on peut désormais reproduire la voix de Steve Jobs et discuter avec elle, l’aisance avec laquelle il est possible de manipuler les images d’Emmanuel Macron ou de Donald Trump grâce aux deep fakes, et l’ouverture du champ des possibles en OSINT avec l’apparition des chatbots, obligent dorénavant tout professionnel de l’information à se poser une question fondamentale : jusqu’où peut-on continuer à faire confiance à l’information que l’on collecte ou reçoit ? 

 

Loin de tomber dans des comportements paranoïaques, il existe pourtant plusieurs moyens qui facilitent la détection de l’IA quand elle se trouve à l’origine d’une information : une détection technique ou de l’infrastructure de communication, une détection via l’IA elle-même et enfin une détection par l’humain assisté de l’IA – solution qui permettrait certainement un résultat de meilleure qualité. S’appuyant sur des outils techniques performants, l’OSINT s’avère être en effet une solution d’une redoutable efficacité dans la lutte contre la désinformation. Cela s’est particulièrement illustré au cours des premiers mois de la guerre russo-ukrainienne. La technique a ainsi permis d’invalider de nombreux narratifs russes, notamment celui qui tentait de cacher le massacre de Boutcha. Aujourd’hui, la principale force de l’OSINT réside avant tout dans sa communauté importante, qui contribue aux enquêtes. Le soir de l’attaque au Bataclan, ce ne sont pas moins de 200 personnes qui s’étaient portées volontaires en quelques instants pour aider à construire une veille autour de Xavier Tytelman. Toutefois, l’OSINT et la veille nécessitent de s’inscrire dans une dynamique, facilitant de ce fait la prise de décision du dirigeant. Ces outils auraient ainsi pu éviter à Christine Boutin de citer avec certitude un article satirique du Gorafi.

 

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