La veille fait partie prenante du quotidien des professionnels de l’Intelligence Economique. Il s’agit d’une activité sur la durée qui permet la récupération d’informations. La veille peut prendre plusieurs formes : stratégique, concurrentielle, scientifique, etc. Aujourd’hui, lorsqu’on parle de veille, on pense notamment aux outils développés afin d’automatiser et faciliter la collecte d’information.
Dans le cadre du club Webtechno de l’AEGE, un séminaire opérationnel sur l’outil Inoreader a été organisé le 7 décembre 2017. Inoreader est un agrégateur de flux RSS freemium. Créé en 2013 par la société bulgare Innologica, il se positionne aujourd’hui comme un leader de son secteur en remplaçant Google Reader, désactivé en 2013. Cet outil a été retenu pour sa simplicité d’utilisation, son interface ergonomique et ses options avancées qui permettent un tri automatisé des articles. La version gratuite s’inscrit dans le cadre d’une veille personnelle tandis que l’outil Pro, lequel coûte environ 50€/an, est destiné à un usage professionnel.
Qu’est-ce qu’un flux RSS ?
Tout d’abord, le système autorisant la mise en commun de ressources web trouve son origine à travers le flux RSS. Abrégé de l’anglais « Really Simple Syndication », un flux RSS est une page internet mise à jour automatiquement avec les nouveaux articles du site auquel elle appartient. Grâce à un agrégateur (ou lecteur) de flux RSS, il est possible de centraliser en un seul point ces flux RSS pour faciliter leur lecture et leur traitement. Ces plateformes, telle que Inoreader, possèdent une forte utilité du fait de leur mode de fonctionnement. Elles « aspirent » les sites web avant de les réorganiser en un seul fil d’actualité harmonisé. Ce fil évite à l’internaute de devoir avoir à aller chercher l’information sur des pages dédiées.
Fonctionnalités d’ajout de flux RSS
Le flux RSS a beau avoir été déclaré mort depuis plusieurs années par la communauté internet, il reste toujours d’actualité. Le nouveau Firefox v57 Quantum possède une extension par défaut détectant les flux RSS, tandis que de nombreux modules s’ajoutent à votre barre personnelle sur Opera, Chrome, Safari, etc. Dans une optique de gain de temps, une simple manipulation (relayée en ligne) permet ensuite d’ajouter Inoreader aux options d’abonnement RSS par défaut de votre navigateur. Pour aller plus loin, l’extension navigateur « Companion Inoreader » (Firefox, Chrome) a fait ses preuves. Elle permet de renseigner en temps réel les dernières actualités via une icône sur la barre de recherche. Enfin, des générateurs de flux RSS, par exemple FetchRSS (outil plus technique) ou Politepol (outil simple d’utilisation), créent gratuitement des flux RSS sur les pages web où ces derniers n’apparaissent pas et permettent d’ajouter ces flux directement sur le logiciel de veille. Pour les ajouter au tableau de bord Inoreader, il suffit de copier/coller l’adresse du flux RSS créée, de la même manière que ceux présents sur les sites webs, dans la fonction recherche d’Inoreader.
Recherche de flux sur Inoreader
Inoreader possède déjà une base de données de flux RSS, concentrant des sources générales, sectorielles ou spécialisées. Dès la première requête, des propositions d’ajout défilent. Il convient toutefois de préciser que l’outil est plus pertinent si un « plan de source » a été préalablement établi. En effet, Inoreader, comme d’autres concurrents, est polyvalent et recherche les mots-clés aussi bien dans ses propres abonnements que dans les flux publics, sur Google News ou sur les réseaux sociaux. Pour éviter le bruit et obtenir des résultats plus efficaces, il est préférable d’alimenter manuellement sa base de données. Le moteur de recherche de produit constitue la principale particularité d’Inoreader, contrairement aux booléens de Google, sur lequel les résultats divergent en fonction des accents entrés. En outre, Inoreader recherche systématiquement la requête dans toutes les langues.
Les fonctions gratuites d’Inoreader
Une fois un flux ajouté sur l’interface web ou mobile, l’utilisateur prend rapidement en main sa zone de travail grâce à une ergonomie relativement agréable à la lecture. À la manière de Facebook, s’y trouvent un menu de déroulement et des options. La méthode de disposition, le thème et l’ordre des informations peuvent ainsi être aisément modifiés dans les « options de lecture ». L’ajout de dossiers facilite grandement le reclassement. L’intérêt de l’outil de veille repose cependant sur sa capacité à traiter l’information. À ces fins, Inoreader met à disposition trois outils pour trier l’information : un surligneur (5 en mode gratuit, illimité en mode payant) faisant visuellement ressortir les mots importants, un marqueur pour mettre en favori et un tagueur qui attribue un ou plusieurs mots-clés par article afin de les classer dans des dossiers personnalisés.
Une version « Pro » payante
Le passage en version pro (essai de 30 jours gratuits) enrichit considérablement l’analyse. Les fonctionnalités « filtres » et « règles » permettent notamment de gagner un temps précieux. La première filtre les articles d’un flux selon des mots-clés choisis. Par exemple, dès lors qu’un article contient, au sein de son URL/contenu/auteur/image/etc., une expression donnée, le filtre le supprime ou le garde dans une zone de travail. L’opération peut être modifiée ou supprimée à tout moment.
La seconde option, « règle », permet d’automatiser des tâches plus complexes. Un large panel d’actions est rendu possible grâce à une combinaison entre un facteur de déclenchement, un mot-clé, et une action résultante. La « règle » s’applique à un nombre illimité de dossiers et peut, en fonctions des critères sélectionnés, envoyer un nouvel article contenant le mot-clé vers Google Drive lorsqu’il apparaît, lancer une alerte e-mail, lui attribuer automatiquement un tag, etc.
La possibilité de s’abonner à une centaine d’abonnements Twitter et Facebook complète l’arsenal du dispositif de veille. L’utilisateur exigeant pourra également profiter de multiples options de personnalisation, notamment en publication. Pour collaborer en privé au sein d’une équipe, une plateforme complémentaire dénommée Inoreader Team existe, moyennant frais supplémentaires. L’export de la veille via une page HTML (disponible aussi sur compte gratuit) constitue un excellent moyen de diffuser sa collecte et créer de la valeur ajoutée, pour l’entreprise comme pour l’individu.
Pour aller plus loin, des tutoriels en ligne existent et permettent de visualiser la présentation Inoreader du club WebTechno de l’AEGE : https://www.aege.fr/news/7952.
Thomas Kadelis Club webtechnologie