La révolution numérique : estocade finale pour les emplois occidentaux ?

Selon une étude publiée en septembre 2013 par deux enseignants en économie d’Oxford, « The Future of Computerisation ? Programme on the impacts of Future Technology », les pays occidentaux devraient rapidement se pencher sur la question de la révolution numérique en cours afin d’anticiper une très probable crise économique et sociale.

En effet, les différentes évolutions numériques, notamment grâce aux Smartphones, l’importance capitale d’Internet dans notre quotidien, entrainent des modifications majeures dans nos vies, et des métiers entiers risquent d’être purement supprimés.

Par exemple, des hôtesses de caisses au télémarketing en passant par l’arbitrage sportif, la conduite des trains et même divers postes de secrétariats, pourraient ne plus exister par la révolution numérique. Ce qui est déjà techniquement possible, d’un strict point de vue technologique.

L’étude « The Future of Computerisation ? Programme on the impacts of Future Technology », qui a étudié 702 métiers spécifiques, prévoit déjà une menace sur 45% des emplois d’ici 20 ans aux Etats-Unis d’Amérique. Cette révolution technologique est préoccupante, car elle concerne plusieurs catégories de travailleurs, du moins qualifiés à des métiers nécessitant un savoir-faire certains, des responsabilités, de hautes études…

Il y a eu à la fin du XXe siècle la crise de l’emploi due à la désindustrialisation. La conséquence de cette désindustrialisation, outre des pertes économiques et technologiques, fut un chômage de masse dans le secteur industriel, sinistrant des régions économiques entière et laissant de coté les populations les moins qualifiées professionnellement. La place fut aux métiers de services et du secteur tertiaire, bousculant ainsi les codes du monde du travail.

La révolution numérique, actuellement en cours en ce début de XXIe siècle, entrainera une seconde vague d’écrémage dans le monde du travail, remplaçant plusieurs métiers de services et tertiaires. Ces métiers ne seront même pas délocalisés, ils seront purement supprimés par un cerveau électronique.

Pour reprendre un exemple célèbre en économie, le cas du parcours d’un Smartphone :

Il est conçu en Occident, produit en Asie, vendu partout dans le monde mais majoritairement en Occident à une population à fort pouvoir d’achat, et son service après vente est traité par des centres d’appels en Inde ou au Maghreb. Ce qui illustre bien les flux de capitaux, de marchandises, et surtout les rapports de force dans notre monde actuel.

Avec la révolution numérique, le Smartphone prendra le métier de son utilisateur occidental, reléguant ce dernier une catégorie sociale en dessous de ce qu’il était par la perte de son emploi et donc de son pouvoir d’achat.

Car, si le travail productif n’est plus, que le secteur tertiaire de nos sociétés de services se réduit de moitié, qui va produire la valeur ajoutée ? Le partage de la richesse dans le monde du travail n’aura jamais été si inégal. La preuve par ces entreprises modernes issues du monde numériques, produisant des résultats économiques vertigineux pour une poignée de travailleurs hautement qualifiés Par exemple, WhatsApp, rachetée 19 milliards de dollars mais n’employant que 55 salariés.

Il serait difficile d’imaginer une crise sectorielle dans le secteur tertiaire des pays occidentaux, ce qui anéantirait un des derniers socles économiques et sources d’emplois. Le cas échéant, il est évident que le taux de chômage opérerait une montée vertigineuse, avec toutes les conséquences dramatiques que cela comporte.

Alors certes, la révolution numérique apporte moult applications bénéfique à notre bien être, et nous ne pouvons pas aller contre le progrès, mais il se pourrait bien qu’un jour nous ayons à faire face à l’éternel retour du concret. 

Harold BLANOT