Android : Vol de données en sous-main par Google

Déjà sous la pression du « Department Of Justice », Google est désormais accusé d’avoir disposé illégalement des données mobiles d’utilisateurs Android. Dans le rapport de force qui l’oppose à l’Etat américain, une défaite en justice entacherait davantage son image auprès de l’opinion et pourrait faire entrevoir un destin à la Standard Oil au géant américain.

Déjà empêtrée depuis fin octobre dans une procédure en justice pour abus de position dominante, l’entreprise américaine se retrouve attaquée par une action collective des consommateurs menée par le groupe d’avocats Taylor. Cette fois, Google est accusé d’avoir utilisé clandestinement les données mobiles de l’ensemble des utilisateurs de téléphone Android. Non seulement, il lui est reproché d’utiliser ces données mobiles sans l’accord des utilisateurs, mais le transfert aurait été fait aux frais des utilisateurs !

Dans les faits, une faible quantité de données, moins de 10 MB par jour, est utilisée en arrière-plan par Google sur chaque téléphone afin d’échanger avec les serveurs de l’entreprise. Ce faible volume aurait suffi pour précharger des publicités et récolter les informations liées aux préférences des utilisateurs. À l’échelle des milliards de téléphones en circulation, il s’agit d’une méthode illégale de collecte massive d’informations.

Déjà confronté à des tensions avec des entreprises chinoises et la Commission européenne, cette nouvelle accusation intervient au mauvais moment, car elle renforce le phénomène de défiance vis-à-vis de l’entreprise américaine. Les États-Unis étant culturellement marqués par les « barons voleurs » du 19e siècle, l’administration américaine pourrait légitimer un destin à la Standard Oil au géant du web si la class action aboutissait.

 

Maël Caillette

Pour aller plus loin sur le traitement des données et leur impact, consultez notre analyse de l’impact du Big Data sur les élections américaines.