Naissance de la première cryptomonnaie française adossée à l’euro

Piliers de l’écosystème cryptomonétaire et de la finance décentralisée, les jetons à cours stables « stablecoin », qui permettent de s’extraire de la volatilité des marchés, sont pour l’instant essentiellement adossés au dollar. Alors que la présidente de la Banque Centrale européenne exprimait récemment ses inquiétudes sur ces jetons, qui pourraient représenter un « risque sérieux » pour la stabilité financière, le groupe Casino, accompagné par la Société Générale et d’autres entreprises comme Coinhouse, lance le premier jeton audité adossé à l’euro.

En février 2021, la Banque Centrale européenne réclamait au législateur européen un droit de veto sur l’émission de jetons adossés à l’euro, et ce lundi 22 mars, le groupe Casino, accompagné de la Société Générale, Coinhouse, PwC, Sceme et Nomadic Labs a lancé le premier jeton audité adossé à l’euro (EUR-L).

Le régulateur européen, très soucieux de superviser davantage ces jetons, souhaite soumettre les émetteurs aux mêmes exigences que les banques et autres institutions financières. Selon certains, ces nouvelles barrières réglementaires pourraient freiner davantage le secteur et rendraient ainsi l’Europe encore moins compétitive qu’elle ne l’est face aux géants américains et chinois.

Cette cryptomonnaie, baptisée Lugh (en référence à la principale divinité des Gaulois), a été créée sur la chaîne de bloc (« blockchain ») française Tezos a pour vocation d’être utilisée par les consommateurs dans le cadre de programmes de fidélité proposés par les parties prenantes au projet. Il n’est pour l’instant disponible que pour les investisseurs sur la plateforme d’échange Coinhouse.

Ce lancement intervient quelques mois avant la prochaine décision de la Banque Centrale européenne quant à l’émission d’un euro numérique, qui pose des questions relatives à la protection de la vie privée des citoyens européens.

 

Valentin Proust,

pour Sorbonne Competitive Intelligence & Strategy