Intelligence économique : comment protéger l’information stratégique ?

L’information est devenue stratégique pour devancer la concurrence ou décrocher de nouveaux marchés. Gérer et protéger cette information constitue un nouvel enjeu : c’est l’intelligence économique (IE). Les PME françaises sont-elles plus vulnérables ? Que doivent-elles protéger et comment s’y prendre ?

L’intelligence économique (IE), kezako ? Les définitions diffèrent mais on peut comprendre cette problématique comme la maîtrise et la protection de l’information stratégique utile aux décideurs économiques. Seulement voilà, en même temps qu’ils permettaient de découvrir ce nouvel enjeu économique, ces exemples les plus connus de l’IE ont desservi sa vulgarisation dans les PME. Beaucoup confondent encore l’IE et l’espionnage. Les affaires médiatisées ont entretenu le fantasme de l’espion et des écoutes téléphoniques dans le monde économique. Aujourd’hui, les chefs d’entreprise doivent savoir que l’époque des barbouzeries est terminée. Il y a une nouvelle génération d’experts qui n’est plus issue des services de renseignements mais qui est formée à l’IE.

L’intelligence économique n’est donc plus réservée aux seules multinationales mais les PME, tous secteurs confondus, doivent l’intégrer à leur réflexion pour protéger leur patrimoine. En 2006, une étude des Renseignements généraux révèlait que 75 % des entreprises françaises visées par une attaque extérieure comptaient moins de 500 salariés. Les différents acteurs de l’IE sont catégoriques : au sein des entreprises, la faille est d’abord humaine. Pour Gilles V (*), officier des RG, « les chefs d’entreprise français sont naïfs. Dans les entreprises, la menace, ce n’est pas l’espion mais la négligence : ne pas fermer ses bureaux ou ne pas détruire les documents confidentiels. On se rend compte qu’il est souvent plus facile d’obtenir le mot de passe d’un ordinateur que la carte d’accès à la cantine de l’entreprise ! C’est inquiétant, car certaines PME se font véritablement dépouiller ». Un alarmisme partagé par Bernard Lage, gérant de Geos Business Intelligence, filiale IE du Groupe Geos, pour qui « certains pays sont à l’affût de nos technologies. Et si les entreprises françaises ne se protègent pas, elles risquent de perdre leur rang ». Le signal d’alarme est donc tiré depuis quelques années. Pragmatisme et bon sens seront le plus souvent vos deux principaux alliés pour prévenir une menace qui est de moins en moins hypothétique.
(*) Le prénom a été modifié pour préserver son anonymat.

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