Véhicules d’investissement dont l’origine remonte aux années 1950, les fonds souverains ont vu leur rôle grandement évoluer depuis les vingt dernières années. Initialement simples réserves de valeur pour les pays les possédant, ils apparaissent aujourd’hui comme un moyen efficace de soutenir l’agenda géopolitique de ces derniers, bouleversant ainsi les codes historiques du secteur des affaires.
Empêtré dans une crise historique, le Crédit Suisse a dû recourir fin 2022 à une augmentation de capital à hauteur de 4 milliards de francs suisses. Parmi les investisseurs, la Saudi National Bank (SNB, détenue majoritairement par le fond souverain saoudien PIF) sort du lot avec une participation de plus de 1,5 milliards de francs suisses. La SNB devient ainsi premier actionnaire du Crédit Suisse avec près de 10 % des parts. En deuxième position, la Qatar Investment Authority (QIA, fond souverain qatari) a augmenté sa participation dans le Groupe à hauteur de 7 % des parts. Ce faisant, l’opération lancée par le numéro deux helvétique du secteur bancaire a conduit deux véhicules d’investissement du Golfe à détenir près de 17 % de son capital.
Bien que les chiffres évoqués donnent l’illusion d’un événement au caractère exceptionnel, le Crédit Suisse ne constitue qu’un exemple parmi d’autres. Depuis la crise financière de 2008, de plus en plus d’États et d’entreprises européennes se tournent vers les pays disposant de grandes capacités d’investissement pour subvenir à leurs besoins en financement. Les entreprises en difficulté dans les secteurs stratégiques (finance, technologie, défense) constituent en particulier des opportunités d’investissement privilégiées par les fonds souverains étrangers (Sovereign Wealth Funds – SWF). Ces derniers, bien singuliers au sein du vaste paysage de la finance et de l’investissement (capital-investissement, dette privée, gestion d’actifs, etc.), peuvent servir trois objectifs distincts. Selon leur mandat, ils doivent permettre d’assurer la stabilité de l’économie du pays d’année en année, de répartir les richesses produites entre les différentes générations et/ou de contribuer à la croissance et au rayonnement de l’économie. Ainsi, ils se démarquent de la majorité des véhicules d’investissement qui ont généralement pour seul objectif principal de dégager un rendement excédentaire.
Les neuf premiers SWF en termes d’actifs sous gestion (2023)
Loin d’être anodine, la progression des SWF au capital des entreprises européennes pourrait avoir des implications politico-économiques significatives pour les entreprises concernées et les pays les hébergeant.
Quelle volonté pour les SWF ?
Fragilisées par la crise financière de 2007-2008, plusieurs entreprises européennes majeures, dont des banques, ont fait appel à des fonds souverains étrangers pour pouvoir continuer leurs activités. On retrouve parmi elles les suisses UBS et Crédit Suisse, la britannique Barclays, ou encore le belgo-néerlandais Fortis. Ainsi, le numéro un bancaire suisse UBS avait ouvert la porte de son capital au fonds souverain singapourien (GIC) et à un investisseur institutionnel saoudien anonyme (avec le soutien pressenti de la famille royale au pouvoir), à hauteur d’environ 9 % à 12 % de l’actionnariat à eux deux. Ces investissements avaient alors permis aux deux nouveaux entrants d’accéder à des sièges au conseil d’administration de l’institution bancaire helvétique, leur donnant ainsi une voix dans les décisions stratégiques d’UBS. Sa rivale, Crédit Suisse, aussi frappée de plein fouet par la crise, avait quant à elle eu recours à une entrée à son capital de la QIA, comme évoqué plus haut, pour stabiliser le cours de son action. En effet, les SWF ayant généralement pour but de participer à la prospérité à long terme de leur économie nationale, l’arrivée au capital de ces investisseurs institutionnels agit sur les marchés comme un signal de confiance dans la pérennité des entreprises choisies. D’ailleurs, le fonds qatari avait également réalisé un investissement controversé dans la banque britannique Barclays, ce qui avait alors apporté un regain de confiance dans la banque lui permettant ensuite de lever d’autres fonds. Cette injection de capital fut le sujet d’une enquête judiciaire plus d’une décennie plus tard à cause de clauses jugées à première vue comme inhabituellement favorables à la QIA. À l’inverse cependant, la réticence publique d’un fonds souverain à investir dans une entreprise donnée peut avoir des conséquences désastreuses à la fois sur le cours de l’action de cette dernière et plus largement sur son secteur. C’est ce qui est arrivé le 15 mars 2023 lorsque la SNB a annoncé ne pas souhaiter pousser son augmentation de capital dans le Crédit Suisse au-delà de sa position actuelle. Le cours de l’action du Crédit Suisse a alors atteint son point le plus bas jamais enregistré et les capitalisations boursières d’autres banques européennes se sont également effondrées.
En plus de ces investissements stratégiques, les fonds souverains du Golfe étaient à l’époque aussi réputés pour investir dans des entreprises « trophées » symboliques, comme le club de football Manchester City FC (2008) ou encore le prestigieux magasin britannique Harrods (2010). Aujourd’hui, les stratégies du Golfe ont évolué. Là où acheter un club de football avait une portée symbolique et réputationnelle, les enjeux se sont progressivement affinés. Ces pays marquent désormais leur volonté d’utiliser leurs richesses pour étendre leur influence géopolitique à l’échelle mondiale. Le rachat du PSG par la QIA en 2011, quelques mois après la nomination du Qatar comme hôte de la Coupe du Monde 2022, avait ainsi permis de présenter le pays comme une nation du football auprès de l’Occident en vue de l’événement à venir. Ce faisant, le Qatar posait les premiers pions de sa stratégie relative à la Coupe du Monde, plus de dix ans en amont de celle-ci.
Aujourd’hui, un acteur du Golfe fait particulièrement parler de lui au sein des cercles financiers : le Public Investment Fund (PIF), fond souverain saoudien. Sa rapide montée en puissance est à attribuer principalement à la vision stratégique ambitieuse du prince héritier Mohammed ben Salman (MBS), « Vision 2030 ». Afin de faire de l’Arabie saoudite un pays de premier rang sur la scène géopolitique mondiale, MBS oriente les capitaux du PIF vers des projets et entreprises dans les secteurs de la haute technologie, de la finance et de la transition énergétique. Les investissements du fonds dans cette direction ont été réalisés dans des entreprises très diverses, tant géographiquement que par leur cœur de métier. Parmi ces opérations, on retrouve une participation de plus de 65 % dans le constructeur américain de voitures électriques Lucid Motors Inc., un investissement majoritaire dans la start-up de réalité augmentée américaine Magic Leap de plus de 450 millions de dollars, une participation de 5,8 % dans le développeur de jeux vidéo Electronic Arts, et un investissement indirect (via la SNB) dans le Crédit Suisse à hauteur de près de 10 % du capital, comme précédemment mentionné. Cette stratégie d’investissement fait partie d’un plan plus large dont le but est de faire du pays un des pionniers dans ces secteurs. En organisant notamment des événements comme les salons « LEAP », dont la deuxième édition s’est tenue début février 2023 autour des technologies et de la transition, l’Arabie saoudite parvient à attirer de nombreuses entreprises et des capitaux importants. En effet, en 2023, le nombre de visiteurs a augmenté de 75 % et les investissements dans l’infrastructure numérique nationale annoncés à la suite du salon dépassaient 9 milliards de dollars (soit une augmentation de plus de 40 % par rapport à la première édition). Ainsi, l’éventail des leviers d’action dont dispose le prince héritier semble porter ses fruits et faire du pays un acteur de plus en plus incontournable, bien qu’en concurrence avec ses voisins immédiats, dans des secteurs porteurs.
Parmi ces derniers, les secteurs bancaire et financier constituent les fondations du capitalisme occidental en fournissant des liquidités et en permettant l’allocation (présumée) efficace des capitaux. Les banques se présentent alors comme d’importants centres de pouvoir et d’influence de nos économies, les rendant particulièrement attrayantes pour des investisseurs souhaitant augmenter leurs marges de manœuvre sur la scène internationale. Ainsi, la volonté des pays du Golfe d’étendre leur influence géopolitique, couplée à leurs schémas d’investissement passés ciblant notamment des structures bancaires de premier rang, nous poussent à nous interroger sur les opportunités que présentent les marchés bancaires du Vieux Continent aux fonds souverains.
Les potentialités offertes par les marchés européens
En Europe, le paysage bancaire comprend certaines institutions prépondérantes sur les marchés. Ces banques figurent en bonne position pour être l’objet de stratégies d’influence via l’acquisition de leur capital. Parmi celles-ci, on retrouve entre autres les établissements décrétés « systémiques » par la Banque Centrale Européenne, dont le groupe BPCE (France), Deutsche Bank (Allemagne), UniCredit (Italie) ou encore ING (Pays-Bas). La vulnérabilité de ces établissements à une montée au capital significative d’un SWF constitue un point d’attention majeur. En effet, un rachat d’une part majoritaire relative d’une banque européenne de premier plan par un SWF donnerait à ce dernier un pouvoir de décision non négligeable dans la stratégie de l’établissement, voire dans l’économie dans laquelle se positionne la banque. Dans la zone euro, 14 des 19 États membres présentent de potentiels points d’entrée pour les SWF dans leur secteur bancaire du fait de la structure du capital des banques dans ces pays (actionnariat éclaté, capital flottant important). De surcroît, les capacités d’investissement des SWF excèdent largement les valorisations des banques pouvant les intéresser. À titre d’exemple, le PIF possède l’équivalent de plus de 500 milliards d’euros de capitaux à sa disposition et les valorisations totales cumulées de Deutsche Bank (24 milliards d’euros), UniCredit (37 milliards d’euros) et ING (49 milliards d’euros) ne représentent qu’un peu plus de 20 % de ces capacités. Cependant, le cadre légal existant concernant la montée au capital d’investisseurs étrangers comme nationaux dans les entreprises régule fortement l’acquisition de parts trop importantes. En France notamment, toute prise de participation de plus de 10 % (seuil pérennisé depuis janvier 2023) est contrôlée par les autorités compétentes, contre 25 % auparavant. En Europe, les investissements étrangers sont aussi de plus en plus surveillés et soumis à la validation des autorités financières. Malgré tout, les SWF demeurent des véhicules d’investissement très particuliers et donc simplement soumis à un système d’auto-régulation non-coercitif : les « Santiago Principles » datant de 2015. Cette insuffisance en matière de contrôle ne peut être contrebalancée simplement par les régulations existantes sur les acquisitions de parts d’entreprises et met alors en lumière un risque non négligeable de perte de pouvoir pour les établissements concernés et leur économie.
Les conséquences économiques pour l’Europe
Puisqu’une participation significative d’un SWF dans une entreprise ne peut être effectivement exclue, qu’en est-il réellement des implications économiques et politiques des investissements des SWF dans les entreprises européennes ?
Économiquement, trois axes sont à considérer : les problématiques de souveraineté d’une part, de propriété intellectuelle d’autre part, ainsi que l’opportunité en termes d’innovation que pourrait présenter un afflux abondant de capitaux étrangers.
Concernant la souveraineté, une prise de participation majoritaire ou significative dans une entreprise permet au nouvel entrant de jouir d’une grande marge de manœuvre quant à l’orientation de la stratégie de l’établissement. Cette situation peut ensuite se traduire en position de force et permettre à l’actionnaire de pratiquement dicter la trajectoire de développement de l’entreprise. Cela est valable à la fois pour sa politique de croissance sur ses marchés primaires historiques mais aussi pour ses projets internationaux. De plus, les impératifs de rentabilité inhérents aux investissements financiers ne font qu’encourager la redirection des capitaux vers des pays où la fiscalité et les régulations sont plus avantageuses qu’en Europe. Ainsi, les prises de position majoritaires par des puissances étrangères dans des firmes européennes peuvent signaler l’amorçage d’une réallocation des capitaux de ces établissements depuis le territoire européen vers l’étranger. Celle-ci est d’autant plus flagrante et prévisible lorsque les intérêts et ambitions du nouvel actionnaire majoritaire et ceux de l’entreprise concernée convergent. À titre d’exemple, après l’entrée du GIC au capital d’UBS pendant la crise dite des « subprimes », l’implantation du groupe bancaire helvétique en Asie-Pacifique s’était renforcée. Cela avait notamment permis à la banque de pleinement profiter de l’essor des fortunes régionales. Par ailleurs, en 2008, Singapour n’était lié que par très peu d’accords (pour ne pas dire aucun) avec l’UE en termes de fiscalité et de secret bancaire contrairement à la Suisse. Ainsi, si l’impact était positif pour UBS, l’économie suisse avait quant à elle vu son rôle de place bancaire de choix pour de nombreux clients internationaux diminuer progressivement au profit de Singapour. Cependant, les récents efforts européens sur le sujet de l’utilisation des capitaux nationaux vers des projets et entreprises étrangères dans des secteurs critiques ont permis de lancer un débat interétatique qui pourrait se concrétiser par de nouvelles régulations.
Sur le volet propriété intellectuelle, le manque de contrôle visant les fonds souverains ne fait qu’augmenter les risques encourus par les économies européennes, par rapport à d’autres types de sociétés d’investissement (comme les fonds de capital-investissement ou les gestionnaires d’actifs). En effet, les États européens connaissent déjà des difficultés à contenir la fuite des brevets de leurs entreprises nationales vers des puissances étrangères majeures après des prises de participation de fonds d’investissement classiques ou de firmes plus régulées que les SWF. Les discussions sur le cadre légal autour des investissements des fonds souverains ne semblent pas être à l’ordre du jour.
Malgré tout, il est nécessaire de souligner qu’en dépit des risques susmentionnés liés aux investissements des SWF, l’ampleur des moyens financiers de ces fonds présente un atout potentiel pour l’innovation dans les pays européens. En effet, alors qu’on observe aujourd’hui une contraction des financements (à la fois privés et publics) dans les économies occidentales ralentissant ainsi l’innovation, les sources abondantes et relativement stables de capital comme les SWF représentent une aubaine. D’ailleurs, gouvernements et entreprises à travers l’Europe nouent en nombre de nouveaux partenariats afin de tenter de capter une part maximale des investissements des fonds souverains. C’est notamment le cas d’Ardian qui, soutenu par Bruno Le Maire, s’est implanté en janvier 2023 à Abu Dhabi avec pour objectif de se positionner comme relais privilégié entre les fonds souverains émiratis et le gouvernement français. Ceci étant, encore faut-il que les entreprises arrivent à capter ces investissements.
Des implications et retombées politiques ?
Les us et coutumes de certains des pays possédant un fonds souverain sont très différents des pratiques européennes et s’inscrivent directement dans le processus de prise de décisions politiques elles-mêmes liées aux décisions d’investissement. Il est donc nécessaire d’avoir une connaissance approfondie des mœurs de ces pays pour établir des relations de long terme avec eux et ainsi réussir à sécuriser leurs investissements. Les pays du Golfe, comme l’Arabie saoudite, peuvent faire figure d’exemple. Nations à tradition musulmane, les pratiques dans le milieu des affaires sont en partie ancrées dans cette culture religieuse bien différente des coutumes occidentales (oralité, rapport au temps et aux relations personnelles, etc.). Ainsi, pour attirer les investissements des puissances du Golfe, les entreprises européennes doivent effectuer une due diligence plus poussée afin de se familiariser avec ces pratiques, voire se doter de personnes expérimentées et ayant des relations préétablies avec le Golfe. C’est cette dernière approche qui a été privilégiée par le Crédit Suisse qui s’est allié avec Michael Klein, banquier américain membre du conseil d’administration de la banque helvétique depuis 2018 et ayant de très bonnes relations avec la famille saoudienne au pouvoir. En amont de sa participation active dans la restructuration récente du numéro deux bancaire suisse, ce « dealmaker » a, au cours de sa carrière, conseillé personnellement le PIF et a participé à des opérations financières majeures en Arabie saoudite (comme l’introduction en Bourse partielle du géant pétrolier national Aramco). Ainsi, il ne fait aucun doute que la présence de Michael Klein au sein du groupe a joué un rôle clé dans la sécurisation de la participation de la SNB dans le capital du Crédit Suisse. Par ailleurs, dans le cadre de la scission en cours de sa banque d’investissement CS First Boston (dont il a précisé garder le contrôle), le Crédit Suisse a annoncé l’acquisition de la banque de conseil éponyme The Klein Group LLC qui viendra renforcer les activités de CS First Boston. Cette opération a pour but de redorer le blason du Crédit Suisse sur le segment du conseil en opérations financières dites de haut de bilan et d’attirer davantage de capitaux. Le prince héritier saoudien MBS envisagerait même un investissement de 500 millions de dollars dans la nouvelle banque d’investissement, dont le directeur général annoncé n’est autre que Michael Klein.
Outre les différences de coutumes dans le milieu des affaires, une autre préoccupation d’ordre politique est celle de la réorganisation des rapports de force interétatiques. En effet, par l’absence de régulations solides de ces véhicules d’investissement souverains, l’Europe permet l’acquisition de nouveaux leviers d’action, dont les limites ne sont pas pleinement appréhendées, à des pays dont les intérêts pourraient bien différer des siens. Si un de ces pays venait à acquérir suffisamment de participations majoritaires dans un secteur critique des économies européennes, il pourrait être incité à avoir recours à du lobbying pour orienter la législation dans son intérêt et non dans celui du Vieux Continent. Plus inquiétant peut-être, on remarque que dans le classement des pays possédant les plus gros fonds souverains, cinq des neufs premiers sont catégorisés comme des régimes « autoritaires ». Les dissonances idéologiques et politiques entre ces pays et l’Europe pourraient alors être un point de tension important si des investissements majoritaires de leurs SWF venaient à être envisagés, voire réalisés.
Arsenal juridique et compréhension des enjeux : l’Europe peut-elle s’affirmer face aux SWF ?
Ainsi, durant les deux dernières décennies, les fonds souverains se sont bâtis une place de choix dans le panorama des véhicules d’investissement pour les entreprises du monde entier et notamment les banques. En Europe, les conjonctures d’instabilité économique ouvrent la voie aux SWF, dont les alternatives semblent introuvables. En effet, dans des conditions presque désespérées, les capitaux apportés par les fonds souverains assurent la pérennité d’entreprises en difficulté. Bien que très régulé, le secteur financier européen reste néanmoins perméable aux investissements avérés et potentiels des SWF dans des entreprises clés des économies du continent.
Face à la volonté géopolitique (quelle qu’elle soit) des pays du Golfe notamment, l’absence de régulation des SWF en Europe est un signe avant-coureur de failles stratégiques au détriment des États membres. L’Europe ne semble effectivement pas préparée à l’accroissement des investissements via des SWF. Cette posture pourrait la mettre en porte-à-faux dans de futures négociations, l’empêchant ainsi de se porter garante de la sécurité économique et politique du continent. L’instauration de règles et normes concernant les fonds souverains ainsi que les investissements européens à l’étranger pourrait constituer une première étape permettant le rétablissement de rapports de force plus équilibrés entre les parties prenantes de futurs investissements.
Demeure alors la question des intentions des SWF lors de leurs investissements en Europe. Toute généralisation serait erronée mais il reste prudent de mentionner que des acteurs aux mœurs très différentes ont assez souvent des intérêts divergents. La prise en compte de cette réalité est donc essentielle pour assurer la sécurité des économies européennes tant sur les plans financier, structurel, ou intellectuel.
Maïwenn Gleonec et Alexandre Dick
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