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[Conversation] Avec Jérôme Pasinetti, le groupe Amarante se renforce sur l’intelligence économique [Partie 1/2]

Le Portail de l’IE a eu l’occasion d’échanger avec Jérôme Pasinetti, porteur de l’offre dédiée à l’intelligence économique (ARISE) de la société d’Amarante International. Nous le remercions de ces échanges.

PIE : Pourriez-vous nous rappeler votre parcours puis vos responsabilités au sein d’Amarante International ?

Jérôme Pasinetti (JEP) : Je suis issu d’un parcours en école de commerce, la NEOMA Business School, complété par plusieurs autres formations universitaires. J’ai été cependant très tôt en contact avec le conseil en stratégie. Quelque part j’avais déjà, à ce moment, des atomes crochus avec mes activités d’aujourd’hui.

Depuis le début de mon parcours, il a toujours été question de fournir de l’information et du conseil pour parvenir à la bonne décision. Fondamentalement, c’est la définition de l’IE, chacun, ensuite, y ajoute une couche personnelle.

Un point important, j’ai eu la chance de beaucoup travailler à l’étranger dans le cadre humanitaire à certains moments de ma vie puis dans les relations internationales. Ce fut une chance – pour moi intellectuellement – d’aller observer de nombreux conflits gelés (Afghanistan des talibans, Kosovo, Yougoslavie, Caucase, Les Grands Lacs…). Je m’en suis fait une spécialité et c’est cela qui a donné AESMA, le cabinet de conseil que j’ai créé il y a une dizaine d’années.

 

PIE : Cette entité est maintenant un Observatoire et une majorité de ses forces vives, de hautes expertises, sont maintenant au service d’Amarante International. Pouvez-vous nous en parler ? 

JEP : Nous étions spécialisés, avec mon équipe, dans l’intelligence politique. Nous traitions de la complexité, nous faisions de la recherche, avec notamment comme donneur d’ordre la DGRIS. AESMA avait un prisme assez spécifique, vers l’Ukraine, le Donbass, le Caucase, finalement des zones qui n’intéressaient que peu de monde à cette période.

Nous traitions des géographies difficiles au Moyen-Orient et dans les pays postsoviétiques sur des sujets très liés au domaine régalien. Il n’y avait pas, à ce moment toutes ces obligations réglementaires de diligences qui nous ont amené par la suite une clientèle plus privée.

Cette activité m’a permis d’aller voir de l’autre côté de la colline. Ma motivation intellectuelle a toujours été de déplier le monde et d’en comprendre les mécanismes profonds, en ayant – comme disent nos amis anglo-saxons– « boots on the ground ». 

Cette notion de terrain est à la fois, mon ADN, celui d’AESMA – sa spécificité – mais également celui d’Amarante International. Il y a quelques années, j’ai eu la chance de faire l’IHEDN et par là d’approfondir mes connaissances sur l’industrie de défense. Parallèlement, j’y ai renforcé mes relations avec les acteurs importants du secteur, comme Amarante International, Geos, etc. A ce moment, j’intègre Atos, tout en conservant un œil sur AESMA, et je deviens directeur du marché Défense en France. 

Arrive la pandémie que nous connaissons. Avec Alexandre Hollander, que je connais depuis très longtemps, nous avions toujours eu l’idée de rapprocher AESMA et Amarante. Les choses se sont mises en place en 2020 même si intellectuellement c’est une vieille idée entre nous.

 

PIE : Quelle est votre vision d’Amarante International aujourd’hui ? Que construisez-vous et quel est le continuum de service du Groupe ? 

JEP : Comme vous le voyez, nous avons eu le temps de faire mûrir notre doctrine. L’idée est de constituer un Global Security Designer qui va prendre en compte tout le spectre des risques qui peuvent peser sur une entreprise ou une organisation. Que nous traitions de sujets liés à la sécurité technologique ou à la sécurité opérationnelle ou des sujets d’intelligence politiques et économiques purs. Amarante disposait d’assets stratégiques sur ces deux volets, mais manquait de  structuration. De plus, nous allons fortement vers la technique et c’est tout l’objet de la JV que nous avons annoncée en janvier avec le groupe RHEA sur le thème de la cybersécurité.

 

PIE : Les autres acteurs de l’IE mais également de la sûreté font la part belle aux solutions techniques et plus globalement à la technologie. Qu’en est-il chez Amarante ?

JEP : Nous travaillons beaucoup avec Webdrone, mais nous sommes – comme tous – en recherche constante d’innovation et de nouveaux partenariats. C’est une démarche nécessaire pour rester up to date et nous challengeons nos partenaires en ce sens.

Aujourd’hui, nous sommes en cours de benchmarking sur beaucoup de sujets techniques. C’est un point de doctrine très fort. Pour prendre un exemple : sur les sujets de diligences de premiers niveaux, nous nous attachons à traiter avec des outils particulièrement efficaces qui nous feront gagner un temps précieux en interne, mais surtout, qui permettront au client de rapidement se positionner.

Pour dire vrai, nous testons tout ce qui se fait sur le marché en OSINT, en termes de crawling, de scrapping, de dark etc. Et il y a une raison simple à cela, nous devons être en capacité de suivre nos clients partout. Je n’utilise pas le même outil suivant les pays et donc je dois m’assurer d’avoir une palette complète, constamment.

 

PIE : Au regard de ces éléments de la structuration de vos activités, comment définissez-vous la place d’Amarante sur le marché de l’IE, au regard également de la concurrence sur la place parisienne ?

JEP : Déjà, c’est la place européenne qui nous intéresse, le microcosme parisien n’est plus l’enjeu.

Notre objectif et donc la définition de nos offres chez Amarante c’est : « réduire le brouillard de guerre, sur tous les sujets ». Nous souhaitons être un acteur du discernement.

 

PIE : Allez-vous développer votre offre auprès de vos clients historiques ou entrez-vous dans une démarche de prospection plus agressive ? La question sous-jacente est en fait : vous êtes-vous rendu compte d’un besoin chez vos clients ou est-ce de la diversification ? 

JEP : Nous avions déjà fait ce double constat. Avec la nécessité d’élargir l’offre pour l’adresser à l’ensemble des clients possibles.

Nous allons donc vers de la diversification, tant sur notre clientèle – c’est le propre d’une société – que des talents que nous captons. En 2021, nous avons eu la chance de recruter d’anciens salariés issus d’un autre cabinet parisien, de très haut niveau ainsi qu’un associé d’un second cabinet. Ces recrutements stratégiques nous permettent de nombreuses projections. Ils sont également la preuve qu’Amarante est attractive.

Notez que cela fait 4 équipes différentes avec des cultures et des méthodes différentes au sein d’une même offre. Ainsi, jusqu’au début de 2022 nous étions particulièrement occupés par la restructuration du portefeuille, d’outillages, de méthodes, etc.

Suite à ce travail, nous avons porté sur les fonts baptismaux l’offre ARISE, pour Amarante Risks and Strategics Expertises. Ce pôle regroupe l’IE, la conformité et l’intelligence politique.

 

Propos recueillis par Jean-Baptiste Loriers et Hubert Le Gall

 

Retrouvez la publication de la seconde partie le vendredi 4 mars 2022

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