Faute d’alternative, la DGSI renouvelle son contrat avec Palantir

La Direction Générale de la Sécurité Intérieure s’apprête à renouveler son contrat avec Palantir, la société américaine de traitement de données massives, faute d’alternative 100% française.

Le partenariat, initié pour 3 ans à la suite des attentats de 2015 sur le sol français, fournit à la DGSI des technologies de traitement de données massives utilisées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. L’entreprise, controversée en raison de ses liens avec la CIA et son exploitation des données, s’impose comme une solution temporaire en l’absence d’alternative nationale, selon le directeur de la DGSI Nicolas Lerner qui a annoncé le renouvellement.

À ce titre, « les services ne peuvent pas se priver du jour au lendemain d’une solution de détection des terroristes. Il faut le reconnaître, aucune solution française alternative n’a abouti depuis 2016 », avoue Emmanuel Tonnelier, président du cluster Data Intelligence du GICAT.

 

Le cluster, composé de 22 sociétés françaises, est chargé de mettre en relation les différentes expertises afin de répondre aux enjeux de traitement massif de données, et de mettre en place une solution souveraine. De la même manière, le programme Artemis (Architecture de traitement et d’exploitation massive de l’information multi-sources) du Ministère des Armées vise à remplacer Palantir auprès des services de renseignement français. Deux groupements ont été retenus en juin 2019 : Thalès avec Sopra Steria et Atos avec Capgemini. Les entreprises sélectionnées seront ainsi chargées de déployer et d’améliorer la plateforme, pour une première version homologuée prévue pour 2021. 

 

Ailleurs en Europe, le Danemark et l’Allemagne ont également choisi l’entreprise américaine, après avoir mené un audit sur l’accès et l’utilisation de ses données sensibles. En France, la DRSD a choisi d’écarter Palantir au profit de deux solutions israéliennes : Briefcam et Cellebrite. 

 

Louis Morilhat