Au cours d’un colloque, Bill Barr, ministre américain de la Justice, a déclaré envisager une prise de contrôle, directe ou indirecte, des groupes finlandais et suédois, pour mieux s’opposer à l’avance technologique sur la 5G prise par Huawei et à son déploiement sur les marchés d’Etats-membres de l’OTAN.
Reconnaissant ainsi leur retard dans la course à la maîtrise des réseaux, les Etats-Unis ont été récemment confrontés à la décision de Londres d’autoriser les équipements Huawei sous conditions restreintes. Parallèlement, poursuivi par le DoJ (Department of Justice) pour corruption dans les pays émergents, Ericsson a dernièrement conclu un accord pour clôturer la procédure au prix d’une amende d’un milliard de dollars.
Toutes proportions gardées et au-delà de l’opportunité pour les Etats-Unis d’utiliser la rhétorique de la guerre commerciale pour accroître leur contrôle sur des actifs stratégiques européens, cette situation, adaptée au contexte et au secteur, rappelle un scénario controversé déjà vécu par Alstom en 2014 et régulièrement débattu depuis.
Louis-Marie Heuzé