La Chine continue à placer ses pions au Moyen-Orient

La Chine pourrait devenir le premier raffineur mondial à court-terme en lieu et place des États-Unis. Non seulement l’Empire du milieu est en train de consolider ses capacités domestiques mais il renforce aussi sa sécurité énergétique en brut en rachetant les parts d’ExxonMobil dans un des plus grands champs pétrolifères d’Irak, « West Qurna 1 ».

Selon Steve Sawyer, directeur du raffinage chez Energy Industry Consultancy Facts Global Energy, la Chine est en passe de dépasser les États-Unis comme premier raffineur mondial. Elle est en train de finir la construction de sites de raffinage qui vont augmenter sa capacité en la matière de plus de 2,4 millions de barils par jour. Ces capacités de raffinage augmentées font présager une guerre économique accrue avec les États-Unis sur fond d’approvisionnement en brut. En effet, depuis 2017, la Chine est le 1er importateur mondial de brut devant ces derniers. En outre, l’importante production américaine soutenue par l’exploitation du pétrole de schiste doit diminuer à court terme.

Par l’intermédiaire de China National Petroleum Corporation et de China National Offshore Oil Corporation, l’Empire du Milieu a pris les devants et pourrait allonger davantage son bras sur le pétrole irakien. Selon Bloomberg, les deux entreprises chinoises ont en ligne de mire le rachat des parts de ExxonMobil dans le champ « West Qurna 1 » évaluées à 550 millions de dollars. Ce champ produit quasiment 500 000 barils par jour.

Il semble que ExxonMobil soit vendeur puisque l’entreprise craint pour la sécurité de ses employés à cause de l’augmentation des tensions dans la région. Pour la Chine, ce serait le moyen de s’assurer un approvisionnement en pétrole régulier et sûr, après avoir mis la main sur le pétrole iranien sur la base d’un accord à 400 milliards de dollars avec la République islamique.

Pierre-Guive Yazdani

Pour aller plus loin :

Escalade militaire entre les États-Unis et la Chine pour l’accès aux terres rares.