La Standardization Administration of China (SAC), l’équivalent de l’AFNOR en France, vient de proposer une centaine de normes auprès de l’organisation International Standard of Organization (ISO). Cette initiative a pour but de structurer et définir le cadre de l’exploitation du lithium pour l’ensemble des entreprises liées au domaine. L’AFNOR appelle à l’engagement de la France en la matière.
L’AFNOR a récemment mis en exergue la criticité de ce métal et son enjeu stratégique pour l’industrie. Principalement usité pour la conception de batteries, son utilisation est aujourd’hui multipliée par le développement des véhicules motorisés, comme les trottinettes, ou par son utilisation dans l’industrie spatiale : sa demande devrait passer de 47.000 tonnes en 2020 à 117.000 en 2024. Face à ce constat, les industries liées à l’extraction et la transformation vont devoir déployer davantage de moyens pour doubler les quotas actuels.
La Chine, deuxième pays importateur derrière la Corée du Sud, a importé plus de 20% de la production mondiale en 2019 et a donc intérêt à déployer des processus pour encadrer l’exploitation de ce métal, principalement extrait en Australie et au Chili. En amont de son utilisation dans l’industrie, le métal doit être raffiné et la Chine possède déjà plus de la moitié des capacités de raffinage du lithium dans le monde en 2019. De plus, ces récentes propositions de normes chinoises font écho à la volonté des industriels de réduire la toxicité du processus de transformation des métaux lourds.
Si l’organisme international ISO, reconnu pour la qualité de ses normes, valide les propositions, la Chine aurait un temps d’avance pour préparer ses industries afin d’obtenir les certifications nouvellement créées et ainsi une avance certaine sur le reste du monde. La Chine est déjà au secrétariat de deux comités techniques importants dans ce domaine : le comité ISO/TC 298 pour les terres rares, et le comité ISO/TC 333 sur le lithium.
Cette prise de position de la Chine dans le secteur minier se fait en parallèle du développement de plusieurs entreprises de pointe, comme avec les voitures sans conducteur par exemple, nécessitant ce métal rare. Si la Chine parvient à créer ses standards pour l’exploitation du lithium, en parallèle d’une production croissante et d’une forte augmentation du prix, l’Etat asiatique assurerait à ses industries une meilleure qualité et disponibilité de la ressource pour ses besoins futurs.
Maël CAILLETTE
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