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L’exploitation du nickel calédonien au cœur de nouvelles tensions

La vente de l’usine de nickel du brésilien Vale au suisse Trafigura a provoqué de graves troubles à l’ordre public sur l’archipel. Les indépendantistes lui préféraient une offre conduite par le géant coréen Korea Zinc, plus favorable selon eux aux intérêts calédoniens.

Les richesses de la Nouvelle-Calédonie en nickel, troisième producteur mondial, seront désormais exploitées par le consortium « Prony Resources ». Le suisse Trafigura détiendrait 25% des parts et 50% du capital reviendrait à des intérêts privés et publics calédoniens. Néanmoins, cette solution ne convainc pas les indépendantistes qui défendaient l’option Sofinor-Korea Zinc, plus avantageuse selon eux pour les intérêts kanaks. Ces derniers accusent l’État français d’avoir fait pression sur le groupe minier coréen pour lui faire retirer son offre. Plusieurs gendarmes ont d’ailleurs été blessés des suites d'une importante vague de violences aux alentours de l’usine du Sud et 47 manifestants ont été interpellés. 

Les tensions et protestations autour de la reprise de l’usine font écho aux divisions entre les loyalistes et les indépendantistes quelques mois à peine après la victoire du non à l’indépendance. En témoigne le succès de la manifestation de Nouméa en protestation aux violences qui paralysent la Nouvelle-Calédonie. Toutefois, les tensions internes à la société calédonienne ne doivent pas éclipser les enjeux géoéconomiques et géostratégiques de la région. En effet,  l’Australie et la Chine sont intéressés par les gisements calédoniens et par la position stratégique du Caillou. L’indépendance permettrait donc à l’Empire du Milieu de mettre la main sur d’immenses ressources, tout en occupant une position stratégique de choix, à l’image de ce qu’il s’est passé au Vanuatu. Les indépendantistes perçoivent Pékin comme un partenaire de choix pour investir en Nouvelle-Calédonie. De leur côté, les Australiens s’inquiètent de la présence du dragon chinois dans cette partie du Pacifique, les deux pays étant déjà en pleine guerre commerciale.

Le troisième référendum qui se profile en Nouvelle-Calédonie ne manquera pas de relancer le débat autour de l’exploitation des ressources minières de l’archipel, si la victoire indépendantiste est proclamée.

 

Julien Cossu

 

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