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Bras de fer entre l’Etat brésilien et Petrobras

Le 23 février 2021, le président Jair Bolsonaro a annoncé vouloir remplacer Roberto Castello Branco par l’ex-ministre de la Défense Joaquim Silva e Luna à la tête du géant pétrolier brésilien Petrobras. Cet acte, motivé par un climat social et financier dégradé, ne fait qu’entraîner la frilosité des investisseurs.

Classé 4ème mondial par ses réserves de pétrole et 5ème par sa capitalisation, le brésilien Petrobras est un élément fondamental de la stratégie brésilienne et de sa survie sur les marchés internationaux. Fort de cette vision stratégique, le président J. Bolsonaro incrimine Roberto Castello Branco pour les quatre augmentations successives des prix des combustibles en moins de deux mois (+35% depuis le début de l'année). Décision qui a eu pour effet de provoquer dès le vendredi 19 février 2021 une chute de 7% de l’action du groupe pétrolier puis de 20% le lundi 22 février à la réouverture des marchés. 

La cause de cette chute pourrait être l’utilisation antérieure de Petrobras comme façade aux pots-de-vins distribués à la classe politique brésilienne sous le gouvernement de l’ex président Lula. De fait, l’entreprise faisait partie d’un système de corruption entier mis sur pied sous la présidence de Lula et avait alors reconnu la falsification des comptes. Cet événement clos il y a trois ans n’est pas assez ancien pour que la confiance des investisseurs se soit consolidée et la nomination opérée par Bolsonaro pourrait bien remettre le feu aux poudres. 

Ainsi, le fait de nommer un ex-ministre de la Défense et général de l’armée du Brésil à la tête du plus gros groupe pétrolier du pays démontre l’importance de cette activité qui représente 10% du PIB du pays.  Il faut enfin souligner le refroidissement des relations du Brésil avec les États-Unis, un de ses principaux clients lors de l’élection de Joe Biden, qui découle du retour de ce dernier dans les Accords de Paris, ce qui est de mauvais augure pour le Brésil et son laisser-aller environnemental, et pourrait mettre encore plus à mal le géant pétrolier brésilien. 

 

Maryam Karkach 

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