La faillite de Greensill impacte lourdement la métallurgie française

La faillite de la pépite financière Greensill qui secoue le Royaume-Uni pour des affaires de lobbying impliquant l’ancien Premier ministre Cameron a également des répercussions en France. Effectivement, Greensill Capital était le premier prêteur de Liberty Steel et sa chute pose des problèmes importants de financement au champion de la sidérurgie. Les difficultés financières rencontrées par le groupe poussent ce dernier à se séparer de plusieurs de ces sites dont deux français, à Hayange et Saint-Saulve.

Les difficultés financières s’enchaînent pour GFG Alliance qui accuserait un trou d’environ 5 milliards de dollars dans son financement du fait de la faillite de son principal prêteur Greensill Capital. Les problèmes de liquidité et de refinancement que rencontrent GFG impactent lourdement les activités de ses filiales dont le géant britannique de l’acier Liberty Steel qui cherche des repreneurs pour deux sites, celui d’Ascoval à Saint-Saulve et celui d’Hayange. Bruno Lemaire s’est déjà engagé à hauteur de 20 millions d’euros en mars et pourrait s’engager de nouveau pour préserver les emplois menacés par les problèmes de trésorerie de Liberty. Au Royaume-Uni, des dispositions ont déjà été prises pour maintenir les usines du Yorkshire à flots par l'octroi d’un prêt de 200 millions de livres par le groupe financier américain White Oak. Cette solution est intervenue après que le gouvernement britannique ait refusé un prêt d’urgence d’un montant de 170 millions de livres, ce dernier craignant que les fonds quittent le Royaume-Uni. 

En ce qui concerne les autres sites français de GFG impactés, trois fonderies d’Alvance, branche aluminium de GFG Alliance, ont été placées en redressement judiciaire le 23 avril. Pour éviter la perte de plusieurs centaines d’emplois, le Ministère de l’économie et des finances a consenti à un prêt exceptionnel de  10 millions d’euros qui devrait permettre à Alvance de survivre avant l’arrivée d’un repreneur. 

L'envolée mondiale de la demande d'acier provoque une pénurie s'illustrant par une hausse des prix sur le marché. En outre, la pénurie actuelle pose la question stratégique de l’approvisionnement français en acier et des conséquences potentielles de la fermeture de plusieurs sites de production en France. 

Julien Cossu

 

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