Les réouvertures et l’accélération des campagnes de vaccination en Europe laissent planer un vent d’optimisme sur les bourses européennes depuis plusieurs mois. Néanmoins, Francfort et la finance allemande sont à la traîne par rapport à la reprise en France et au Royaume-Uni. D’ailleurs, des menaces de sanctions pèsent sur la Deutsche Bank du fait d’un avertissement de la FED quant aux lacunes de la compliance de la première banque allemande, pouvant ainsi endiguer la reprise.
La finance européenne se porte mieux du fait de la diminution des restrictions sanitaires, une hausse de 4% ayant été enregistrée sur les marchés européens depuis fin avril. Cette hausse est également liée à la menace que fait peser l’inflation sur une économie américaine toujours plus alimentée en liquidité par la FED et par les plans de relance. Effectivement, la crainte de l’inflation couplée à une valorisation record des actifs américains poussent de plus en plus les investisseurs vers une Europe où les valorisations sont jugées plus raisonnables.
Cependant, la reprise ne semble que peu bénéficier à Francfort qui n’enregistre pas d’aussi bons résultats que Londres ou Paris sur les marchés. En outre, selon Bloomberg, la FED pointe du doigt la première banque allemande pour des lacunes en matière de compliance, notamment sur le volet de la lutte contre le blanchiment d’argent et de la criminalité financière. Une condamnation de la Deutsche Bank, qui pourrait se traduire par une amende importante, fait peser un risque quant à la stabilité du système bancaire allemand tant la banque accumule les difficultés depuis la crise des subprimes. En effet, le caractère systémique de la Deutsche Bank en fait une menace de taille pour le marché bancaire européen en cas de vacillement ce qui pourrait relancer l’hypothèse d’une fusion avec une autre grande banque européenne.
Julien Cossu
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