Vente d’Aubert & Duval : Airbus, Safran et Tikehau Ace Capital préparent le futur de l’aéronautique français

Comme annoncé mardi dans un communiqué, Airbus, Safran et Tikehau Ace Capital envisagent de mettre la main sur Aubert & Duval, filiale d’Eramet. L’acquisition de ce géant stratégique, fournisseur de matériaux et pièces critiques pour l’aéronautique, la défense et le nucléaire, est une étape critique dans la sécurisation de l’approvisionnement et le développement de nouveaux matériaux.

Située au cœur du développement de « programmes stratégiques de moteurs disruptifs civils et militaires », Aubert & Duval rejoindra la holding détenue à parts égales par les trois partenaires. La signature d’un accord (Memorandum of Understanding) permettra à la filière de se renforcer et d’accélérer la production des technologies actuelles et futures de l’aéronautique.

Si l’opération doit encore obtenir l’approbation des syndicats, elle devrait être finalisée au quatrième trimestre 2022. En attendant, la filiale d’Eramet, qui réalise un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros et emploie 3 600 collaborateurs, sera dans les années à venir un partenaire solide selon Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus.

Grandement dépendante de l’aéronautique et fragilisée depuis 2 ans par la pandémie, Aubert & Dauval peut voir dans cet accord une porte de sortie salutaire. Le contrat prévoit en effet un plan de redressement pour restructurer et transformer ses activités. L’objectif à terme est de « renforcer la confiance de ses clients et créer un champion national », a déclaré Olivier Andriès, directeur général de Safran.

Impliqué dans cette acquisition, l’action et le soutien de l’État français a été crucial. Bercy a apporté 200 millions d’euros au fonds d’investissement Ace Aéro Partenaires, aux côtés des 200 millions d’euros également investis par les « big four » industriels français. À travers le lancement en 2020 de ce fonds destiné au renforcement de la filière aéronautique, l’État français envoie un message clair à l’ensemble de la filière : les savoir-faire se consolident et restent français.

 

Olivia Luce

 

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