Ce rachat inquiète la classe politique, qui craint une perte de souveraineté de la France, la vision de nuit étant devenue essentielle à la guerre moderne. Des parlementaires, principalement issus des Républicains, ont dénoncé la décision d’Adrian via un communiqué et invite l’Etat à prendre le contrôle de Photonis par une participation financière à hauteur de 425 millions d’euros.
Nouveau rebondissement pour la vente de Photonis. Fin septembre, on apprenait que le groupe américain Teledyne abandonnait son projet de rachat de l’entreprise Photonis, leader mondial dans la vision nocturne et fournisseur de l’armée française. En cause, les garde-fous voulus par le gouvernement français qui empêcheraient la vente. Bercy avait imposé une participation minoritaire dans Photonis de Bpifrance et des droits de veto concernant les opérations et la gestion des entreprises européennes de Photonis en France et au Pays-Bas.
Dans une conférence de presse le 21 octobre, le PDG du groupe californien Robert Mehrabian a annoncé la relance des négociations avec l’actionnaire Ardian, seulement un mois après le retrait de leur première offre. Le principal actionnaire Ardian a décidé un rabais de 15% sur le prix de vente de Teledyne en raison des interférences du gouvernement français. Le président exécutif de Teledyne estime que les négociations sont très avancées avec le fond d’investissement français. Ceci s’explique par la baisse du prix de la cession. Originellement évalué à 500 millions d’euros, les négociations se situent désormais aux alentours de 425 millions d’euros. Ce rachat serait facilité du fait que Thalès ou Safran ne se soient pas positionnés sur la vente, malgré la volonté de la Direction Générale de l’Armement.
Nathan Crouzevialle & Thibault Menut