Avec le F4, le Rafale entre dans l’ère du combat collaboratif

Entré en service à partir de 2002 au sein de la Marine nationale et de l’Armée de l’air, le Rafale n’a cessé d’évoluer depuis 20 ans. Après les standards F1, F2, F3 et F3R, la Direction Générale de l’Armement (DGA) vient de prononcer la qualification du standard F4 pour l’avion de chasse.

C’est en 2019 que Florence Parly, alors ministre des Armées, avait lancé un programme d’investissement de près de 2 milliards d’euros pour assurer la modernisation du Rafale. Les premiers effets de cet investissement se dévoilent aujourd'hui avec cette nouvelle qualification de la DGA qui permet à l’avion de chasse de rentrer dans une nouvelle génération hyperconnectée.

Le premier axe d’amélioration significatif concerne ses capacités de ciblage. Le poids des missiles téléguidés atteint désormais une tonne, soit deux fois plus que précédemment, avec une distance de ciblage maximum de 50 kilomètres. Le pilote utilise également un nouveau casque permettant de cibler directement l’objectif sans que l’appareil ne soit parfaitement aligné avec la cible.

Le deuxième, et principal, axe d’amélioration concerne l'hyperconnectivité de l'appareil. Avec ce nouveau standard, l’avion de chasse améliore ses capacités de traitement des données émises par l’appareil notamment dans le cadre du combat en réseau. La quantité de données partagées entre les avions est désormais démultipliée même si Dassault ne souhaite pas donner plus d’informations à ce sujet. La capacité de combattre en réseau est un élément clé dans la maîtrise des rapports de force au sein d’un environnement aérien de plus en plus contesté. Un grand nombre de missions se réalise encore aujourd’hui avec peu de contact faute de moyens de communication et d’échanges nécessaires sur de grandes distances. Le combat aérien collaboratif vise à pallier ces défauts en connectant le maximum d’acteurs entre eux pour maximiser leurs performances. Cela permet un travail collaboratif des radars pour maximiser la détection des cibles ou encore des actions de combat collectives comme un partage de contrôle de missile entre appareils.

Enfin, le standard F4 se démarque pour sa maintenance prédictive. Le Rafale est habituellement muni d’un système d’auto-diagnostic permettant de prévenir automatiquement la maintenance lorsque des réparations sont requises. Cette évolution va beaucoup plus loin avec une anticipation des futures réparations nécessaires en prévenant les futures usures du matériel par exemple. Les données collectées émises par l’appareil sont donc multipliées et les calculs prédictifs complexes permettent une optimisation de la maintenance améliorant ainsi la rapidité d’opérationnalité et la disponibilité de l’appareil.

Par cette première brique technologique vers le programme SCAF, Dassault confirme son positionnement à la pointe de la technologie dans le domaine du combat aérien. Le premier Rafale au standard F4 a par ailleurs été livré à l’Armée de l’air et de l’espace au début du mois de mars et d’autres étapes d’expérimentation sont à prévoir dans les prochains mois. À termes, la centaine de Rafale déjà en possession de l’armée française devrait être convertie à ce nouveau standard. Le prochain standard F5 est, lui, prévu pour l'horizon 2030.

 

Club Data Intelligence de l’AEGE

 

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