Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire a rappelé le 12 janvier le groupe allemand Volkswagen à ses engagements industriels en France au sujet de sa filiale Man Energy Solutions. Cette dernière, créant des moteurs pour les sous-marins français, menace d’en cesser la production.
Bercy a de nouveau tapé du poing sur la table. Bruno Le Maire, lors d’un discours a rappelé le 11 janvier que « le groupe Volkswagen est tenu au titre des engagements qu’il a pris de maintenir sur le territoire national les activités de défense et les capacités industrielles qui sont associées ». Une déclaration qui fait suite à la menace de la filiale du groupe allemand Man Energy Solutions de cesser la production des moteurs de secours pour les sous-marins nucléaires. Cette décision inquiète la Direction Générale de l’Armement, qui pointe désormais cinq manquements aux engagements pris depuis 2011, date à laquelle Volkswagen est devenue l’actionnaire principal de MAN SE avec 53,7% des parts. Cette incertitude est préoccupante et semble porter atteinte à la souveraineté française à travers ses capacités de projection de la marine nationale, étant donné que la France dispose du deuxième espace marin au monde.
Man Energy Solutions avait annoncé début août un plan de restructuration prévoyant la suppression de plus de 2 600 postes dans le monde et une « rationalisation » de ses sites notamment en France, assorties d’un plan de 450 millions d’euros d’économie d’ici à 2023. Or à Saint-Nazaire, site français de la production, la filiale de Volkswagen produit des moteurs PA4-200 qui équipent les sous-marins nucléaires de la marine nationale française, y compris ceux de la Suffren, du programme Barracuda.
En l’absence de réponse, Bercy envisage de mettre en demeure le groupe allemand, voire la mise en vente, partielle ou totale du groupe. En effet, le fond français Chequers associé à la BPI s’est porté candidat quand le groupe Man Energy Solutions avait été mis en vente par Volkswagen. Enfin, lors de la commission de la défense nationale de l’Assemblée nationale qui s’est tenue le 12 janvier au soir, la ministre des Armées Florence Parly a confirmé les échanges avec le groupe allemand, précisant que « la mobilisation pour assurer le maintien des compétences critiques sur notre territoire national » était assurée ; mentionnant le cas de l’entreprise française Photonis, cible du géant américain Teledyne auquel elle a posé son véto.
Carla Lepers
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