En grandes difficultés financières, le groupe varois CNIM, (Constructions Navales et Industrielles de la Méditerranée) risque le démantèlement, cédant sa branche énergie au profit d’un groupe chinois. Cette perte aurait de graves conséquences pour l’indépendance technologique française.
Le groupe CNIM va-t-il être vendu à la découpe ? C’est une hypothèse qui tend à se confirmer. Le groupe varois est impliqué dans la construction des tubes lance-missiles de nos sous-marins, le programme ITER, les carters tuyères dans les lanceurs Ariane. En outre, sa filiale Bertin Technologies est un fournisseur de la DGSE.
Les périples financiers de CNIM n’ont pas pour origine la pandémie. Dès 2019, des défaillances chez des sous-traitants du groupe ont poussé ce dernier à les remplacer dans l’urgence. Les retards, renégociations et investissements réalisés pour honorer les commandes ont eu des impacts financiers délétères sur le groupe.
En conséquence, le groupe a été contraint de rechercher des repreneurs et de se restructurer. Recherche qui ressemble de plus en plus à une possible vente à la découpe de CNIM. En effet, un conglomérat chinois, d’origine inconnue à ce jour, s'intéresse au pôle Environnement et Énergie tandis qu’un fonds d’investissement reprendrait le pôle Innovations et Systèmes qui comprend Bertin Technologies.
Néanmoins, l’État, qui a déjà apporté son soutien à la CNIM au début de l’année, notamment avec un prêt de 30 millions d’euros et un moratoire sur les paiements des charges sociales et fiscales du groupe, pourrait renouveler son aide. Bruno Le Maire ayant précisé que l’État apporterait probablement son soutien à l’entreprise, et donc peut-être empêcherait une nouvelle vente à la découpe d’un fleuron français.
Julien Cossu
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