La multiplication des sanctions contre Huawei a considérablement retardé le géant chinois dans la course à l’installation des équipements 5G. Dans ce contexte, la France a fait le choix de la collaboration avec Huawei, ce dernier venant d’officialiser le lancement de sa première usine de production hors de Chine.
La communauté d’agglomération de Haguenau dans le Grand-Est verra s'installer une usine de production Huawei qui embauchera à terme 500 personnes. Cet investissement de 200 millions d’euros est une première pour le chinois qui lance en France son unique usine de production hors de Chine. Cette décision permet à Huawei de s’ancrer au carrefour de l’Europe malgré l’hostilité de pays comme la Suède ou le Royaume-Uni qui ont déjà exclu le groupe. En effet Huawei a subi de nombreux revers dans la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ayant limité ses possibilités d’implantation et permis à ses concurrents de rattraper leurs retards.
Parmi ces concurrents il y a le suédois Ericsson et le Finlandais Nokia, qui profitent du ralentissement ou de l’interdiction du chinois pour récupérer ses parts de marché, comme c’est le cas au Royaume-Uni. Les européens attirent aussi l’attention des États-Unis, ces derniers ayant raté le tournant de la 5G. En outre, les deux groupes ont également été choisis par Orange pour équiper le réseau 5G de l’opérateur en France. Un laissez-passer à Huawei qui affiche la neutralité de la France dans la guerre de la 5G.
Si le conflit pour l’installation des infrastructures de télécommunications 5G dans le monde n’est pas encore achevé, un nouveau litige paraît pourtant le supplanter : celui de la 6G. Dans ce prochain conflit qui s'annonce, l’Europe ne souhaite pas répéter les erreurs de la 5G et a d’ores et déjà choisi Nokia pour prendre la tête d’Hexa-X et lancer la R&D européenne vers la 6G.
Julien Cossu
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