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Coopération militaire entre le Japon et les États-Unis face à la Chine

Washington et Tokyo ont effectué une simulation informatique préparant les potentielles batailles navales en mer du Pacifique contre la Chine. Cet exercice intervient à la suite d’une escalade militaire entre le Japon et l’Empire du Milieu au sujet des îles Senkaku, revendiquées par les deux pays et au centre d’une bataille pour l’accès aux ressources d’hydrocarbures. Un nouvel exercice est prévu au mois de mai avec la coopération de la marine française.

Après avoir démarré le lundi 22 février, l’exercice militaire Resilient Shield 2021 s’est terminé ce vendredi. Effectué auprès de 77 centres de commande américains et japonais, ce projet consistait à réaliser des simulations informatiques permettant aux deux pays de tester leurs capacités navales défensives contre la marine chinoise dans la mer du Pacifique. Plus précisément l’objectif était d’expérimenter la résilience des défenses anti-missiles balistiques et anti-sous-marines face à la montée en puissance de Pékin dans la zone. La coopération militaire entre les États-Unis et le Japon est fréquente tant leurs intérêts sont communs dans la région et ils forment avec l’Australie et l’Inde une alliance stratégique, le Quad. Au début du mois de février, les deux nations avaient déjà procédé à un exercice de déminage le long du littoral japonais.

Par ailleurs, toutes ces opérations interviennent dans un climat de tension accru entre Pékin et Tokyo. À la mi-février, des navires chinois avaient fait leur entrée dans des eaux japonaises autour des îles Senkaku. Ces dernières, non reconnues par la Chine, ont fait l’objet de nombreux conflits entre les deux pays en raison du potentiel en hydrocarbure qu’elles possèdent. L’Agence d’information énergétique américaine (EIA) a estimé que la zone entourant ces îles comporte des réserves de pétrole à hauteur de 100 millions de barils de pétrole et des réserves de gaz estimées entre 20 et 56 millions de m3 de gaz. En outre, Selon un rapport paru en 2011 par la China National Offshore Oil Corporation, la Chine évalue les réserves en pétrole et en gaz à respectivement 160 milliards de barils de pétrole et 250 millions de pieds cubes pour l’ensemble de la mer de Chine orientale. Compte tenu des besoins considérables en hydrocarbures que l’économie chinoise nécessite, les tensions autour de cette zone risquent par conséquent de s’intensifier dans les années à venir. 

Difficile de ne pas voir dans l’opération Resilient Shield 2021 une façon de répondre à la menace chinoise. De plus, elle devrait laisser place à un nouvel exercice cette fois-ci bien réel au mois de mai avec la coopération de la marine française. Les raisons avancées jusqu’ici par l’administration de Joe Biden pour éviter tout début d’escalade militaire sont la volonté d’apporter « une forme de stabilité dans la région en veillant à ce que la liberté de navigation soit bien respectée ». Mais loin d’alarmer l’Empire du Milieu, ces manœuvres n’ont pas fait reculer l’introduction d’une nouvelle loi autorisant les garde-côtes chinois à user de leurs armes contre les bateaux étrangers naviguant dans leurs eaux territoriales.

 

Evan Tirologos      

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