Biden en quête de soutien dans sa guerre commerciale contre la Chine

Alors que le monde espérait une normalisation des relations entre les États-Unis et la Chine, le 28 février 2021, l’administration Biden a choisi de poursuivre la politique de son prédécesseur avec une légère différence : la prise en compte des alliés et leur intégration dans la lutte contre l’empire du Milieu. Face à une telle menace, Pékin contre-attaque et dénonce les violations des droits de l’homme aux États-Unis.

Mercredi 28 février, l’administration Biden appelle ses alliés, historiques ou non, à contrer le développement chinois. Le premier objectif de Washington dans la guerre d’influence contre Pékin est clair, empêcher la domination de Pékin dans le domaine technologique et plus particulièrement dans certains secteurs comme l’intelligence artificielle, la biotechnologie ou encore l’informatique quantique. Parmi les pays pressentis se trouvent Israël, pour aider dans le développement de l’IA, ou encore l’Inde, dans l’espoir de freiner les importations chinoises.  Afin de pousser ses alliés à se manifester, la Maison Blanche promet même une possibilité de ne pas déclarer les partenariats afin de ne pas exposer les pays à de potentielles punitions chinoises. 

En attendant les réponses de ses alliés, la Maison Blanche ne perd pas de temps et se tourne vers les semi-conducteurs dont l'industrie connaît une pénurie mondiale, entraînant un ralentissement de nombreuses industries. Le nouveau président a signé un décret le 24 février pour la réintroduction de la production de semi-conducteurs sur le sol américain. Cela vient compléter l’inscription sur liste noire par l’administration Trump de SMIC, le leader chinois de la production de semi-conducteurs. 

Alors que la Chine considère cette possible alliance comme dangereuse et contraire aux lois internationales, elle conserve le monopole des terres rares comme levier. De fait, ces dernières sont essentielles pour la réalisation de semi-conducteurs et la récente annonce du gouvernement de l’augmentation du prix de ses terres rares pourrait être un signal à l’égard des États-Unis et de leurs potentiels alliés. Enfin, la Chine a publié un rapport dénonçant les violations des droits de l’homme sur le sol nord-américain. Ce dernier s’attarde particulièrement sur la gestion de la pandémie aux États-Unis, les discriminations raciales, l’insécurité et les inégalités économiques et sociales. Ce rapport, couplé aux campagnes d’influences présentes sur les réseaux sociaux met en évidence l’appropriation des droits de l’homme par la Chine afin de protéger ses intérêts économiques en révélant les contradictions américaines. 

 

Ugo Viens 

 

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