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Le gouvernement indien tente de faire céder Facebook

Le gouvernement Indien souhaite obtenir de Facebook les données de ses utilisateurs pour contrôler la révolte paysanne contre la libéralisation du secteur de l’agriculture. La coercition qu’impose le gouvernement indien est un signal de la remise en cause du pouvoir des géants américains par les États souverains. Longtemps fonctionnel, le système des GAFAM est aujourd’hui remis en cause par la sphère politique.

En ce début mars, dans la dernière affaire en date, le gouvernement Indien fait pression sur Facebook pour obtenir les identités des acteurs du mouvement de la révolte paysanne qui ne cesse de s’intensifier depuis le début du mois de novembre 2020. L’entreprise américaine est prise entre deux feux: tout d’abord le  respect de la politique de confidentialité des données de ses utilisateurs et ensuite la protection de ses salariés sur le sol indien. Facebook subit ainsi les effets de son rôle d’acteur indirect du champ politique, situation qui risque de se renouveler.

L’affaire de la censure de l’ex-président des Etats-Unis Donald Trump par Twitter durant la campagne présidentielle a soulevé la réflexion sur le degré de puissance des géants du numérique américains. En effet, la fragilisation de ces géants du numérique est venue en premier lieu de la levée de boucliers des hommes politiques américains sous le mandat de Trump et s’est ensuite diffusée à l’Union Européenne au travers de la plainte par le suédois Spotify contre Apple et l’inculpation par la Commission Européenne. Cette situation peut aussi revêtir le cadre d’un affrontement direct entre un Etat et les géants américains comme dans l’affaire du gouvernement australien face à Google

Concernant le cas indien, pour la première fois, un État utilise la norme suprême, le droit constitutionnel pour contraindre un des géants du numérique sur son territoire en usant du principe de souveraineté territoriale. Ces actions gouvernementales deviennent l’objet de craintes pour le système économique de ces acteurs. Cette opprobre gouvernementale, Google commence aussi à en payer le prix, même si durant la période de 2012 à 2020, l’entreprise a employé en moyenne 104 lobbyistes par an (88 % d’entre eux opérant dans les grandes administrations). Le géant américain avait dépensé 18 millions de dollars à Washington en 2018; à titre de comparaison Amazon avait dépensé 12,8 millions de dollars, Facebook 11,5 millions et Microsoft 8,5 millions.

 

 Pierre Coste

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