Equinor, anciennement State Oil, est la première entreprise norvégienne, spécialisée dans l’énergie pétrolière et éolienne. Ce samedi, pour répondre à un besoin de maintenance de ses équipements, la compagnie norvégienne a fait venir un navire citerne depuis la péninsule de Yamal, au nord de la Russie. Néanmoins cette coopération temporaire pourrait s’avérer fragile face à la compétition pour les ressources de la Mer Arctique.
Suite à un incendie sur un de ses principaux sites de production de GNL (gaz naturel liquéfié), Equinor se retrouve avec une consommation supérieure à sa production. Ce gaz, une fois liquéfié à -250°C, est utilisé en tant que liquide refroidissant sur le site de Melkøya, point névralgique de l’entreprise au nord du pays. Afin de poursuivre ses activités sereinement, l’entreprise norvégienne vient d’importer depuis la Péninsule de Yamal, 172.600 m3 de gaz liquéfié, transporté en navire pétrolier.
Pour la Russie, cette opportunité est permise par l’exploitation de la péninsule de Yamal, en partenariat avec la Chine, mais aussi la France avec Total. Au cœur de l'arctique, l’entreprise Yamal LNG est le fer de lance russe qui vise à exploiter le sol du permafrost, dont la superficie exploitable croît chaque année. Il n’est pas impossible que le site de Yamal constitue un avantage indéniable à moyen-terme afin d’exploiter les ressources en Mer Arctique pour le compte de la Russie.
La coopération de la Russie et de la Norvège sur le plan énergétique et logistique n’est pas un phénomène nouveau. A plusieurs reprises, des navires pétroliers ont pris la mer depuis Yamal en direction de la Norvège, et ont fait des escales dans des ports norvégiens, pour des raisons techniques ou pratiques. Néanmoins, cette importation marque une nouvelle étape pour l’exportation de gaz russe, et avec un pied en Norvège, cette première livraison pourrait être le début de nombreuses autres. En revanche, les revendications en Mer Arctique pourraient changer la donne. Là où la Russie n’a pas commencé un développement très important en Offshore, la Norvège dispose d’ores et déjà de plateformes et de connexions logistiques pour exploiter ces ressources. En cas de dégradation des relations autour de la souveraineté en mer arctique, cette entente entre Yamal LNG et Equinor pourrait avoir une fin plus rapide que prévue.
Maël Caillette
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