Rencontre historique. Israël et les Émirats arabes unis ont écrit un nouveau pan de l’Histoire lors de la première visite d’un président israélien aux Émirats arabes unis. Le rapprochement de ces deux pays, depuis deux ans, ouvre la voie à un néo Moyen-Orient.
Depuis 2020, Israël ne cesse de surprendre par les accords diplomatiques et commerciaux qu’elle entreprend avec ses pays voisins. De réputation belliqueuse, il est étonnant de constater qu’Israël prenne les devants afin d’assurer une stabilité au Moyen-Orient. Préférant se désengager de la région, les États-Unis concentrent leurs efforts dans l’Indo-Pacifique et remettent ainsi les clefs du Moyen-Orient à leur principal allié et gendarme : Israël.
Initiée par les accords d’Abraham, la visite du président Isaac Herzog a attrait à renforcer les coopérations entre les deux pays. Elles sont d’ordre militaire, économique, technologique et de santé. Suite à la rencontre du président émiratis et de ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense, les prémisses d'un accord de libre-échange bilatéral se développent. L’Arabie saoudite trouve sa place dans cette genèse. En autorisant le survol du territoire, elle ouvre de facto la première ligne aérienne directe entre les Émirats arabes unis et Israël. Le tapis rouge est déroulé.
Le fondement de cet accord de libre-échange aboutira à l’ouverture des fonds d’investissements émiratis aux startups et entreprises israéliennes hautement technologiques. De par l’incroyable rente pétrolière, les EAU sont immensément riches, mais le recul du pétrole au profit d’énergies dites “plus propres” pourrait contrevenir à leur système économique. C’est pourquoi le pays diversifie depuis plusieurs années déjà ses actifs pétroliers. Il voit en Israël un partenaire de choix, celui-ci consacrant son énergie à l'innovation technologique. Tous les champs possibles seront couverts par cette collaboration, notamment dans le domaine militaire. Une influence non-négligeable émerge de leur relation nouvelle. En novembre 2021, la manœuvre navale commune avec les États-Unis et le Bahreïn en mer Rouge avait pour but de démontrer au monde leur capacité à enfin œuvrer en collaboration et à avoir une vision stratégique commune.
Luc de Petiville
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