Parallèlement au développement de sa monnaie numérique, la Chine mène depuis plusieurs semaines une véritable guerre contre le Bitcoin. Ces derniers jours, les mineurs de la région de Zhundong ont été contraints de cesser leur activité renforçant l’hostilité de Pékin à l’égard de la cryptomonnaie. Face à cette situation, les États-Unis cherchent à gagner du terrain et pourraient devenir le pays abritant la plus forte activité de minage dans les années à venir.
Alors que le Bitcoin était sur des niveaux historiques en avril 2021 avec un cours dépassant les 50 000€, deux événements sont venus le faire chuter drastiquement de plus de 30% en l’espace de quelques jours. Le premier est une déclaration d’Elon Musk remontant au 12 mai 2021 annonçant que Tesla n’accepterait plus les bitcoins pour payer ses automobiles. Le deuxième est la volonté de la Chine de réduire ses activités de minage de la cryptomonnaie (le minage est l’ensemble des opérations visant à permettre la validation d’une transaction en devise numérique).
De plus, la Chine a également fait le choix d'interdire sur son territoire toute transaction effectuée par l’intermédiaire de devises virtuelles comme peut l’être le Bitcoin. Les arguments avancés par l’Empire du milieu sont à la fois d’ordre écologique – selon une étude publiée par Nature Communication, le Bitcoin devrait générer à lui seul en 2024 près de 130 millions de tonnes de carbones – mais aussi économique car la spéculation et la volatilité du cours font peser des risques sur son système financier. Toutefois, il est aussi probable que cette guerre menée contre les devises virtuelles par le gouvernement chinois s’explique avant tout par le lancement du e-yuan, la nouvelle monnaie digitale chinoise.
C’est donc dans cette logique que le 9 juin 2021, la Chine a continué sa politique anti-bitcoin en décidant de stopper les activités de minage du parc de Zhundong considéré pourtant comme l’un des plus gros à l’échelle mondiale. Ceci pourrait avoir de lourdes conséquences puisque la Chine, actuel premier pays dans le domaine (avec environ 75% du minage mondial sur son sol) risque de voir partir ses activités vers des pays avec des juridictions moins contraignantes comme dispose l’Iran, la Russie ou le Kazakhstan. Mais c’est bien les États-Unis qui risquent d’être les grands bénéficiaires de cette politique, eux qui engrangent déjà le plus de gains sur le Bitcoin sur l’année 2020 (4,1 milliards contre 1,1 pour la Chine). Selon les prédictions récentes, il est tout à fait possible d’imaginer que dans les années à venir les USA pourraient peser la moitié des activités de minage mondial. Ainsi, loin d’être terminée, la guerre autour du Bitcoin et des monnaies digitales ne fait que commencer.
Evan Tirologos
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