Selon l’office fédéral de la statistique allemande, l’inflation a dépassé les objectifs de la Banque Centrale Européenne (BCE) atteignant 2% en rythme annuel au mois de mars. Autre mauvais signe, l’Italie prévoit une révision à la baisse de sa croissance pour 2021. Une annonce inquiétante pour ceux qui attendent la reprise économique, néanmoins nuancée par l’annonce du Fonds Monétaire International (FMI) concernant les banques de la zone euro qui auraient assez de capitaux pour traverser la crise, si ces dernières ne sont pas aveuglées comme Natixis, dont le procès débute.
Dans une communication du 30 mars 2021, Destatis, l’office de la statistique d’outre-Rhin, a annoncé que l’inflation a atteint les 2% en rythme annuel en mars. Cela ne devrait pas plaire à la BCE qui a fixé des objectifs plus mesurés. En effet, selon l’ancien banquier Alain Lemasson, le maintien d’une inflation à hauteur de 2% dans les mois qui viennent devrait purement et simplement signifier “l’arrêt immédiat de l’aide cruciale apportée par la BCE aux États de la zone euro et aux banques”.
Cette mauvaise nouvelle s’ajoute à l’annonce par Rome le même jour, de la révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2021. Le gouvernement de Mario Draghi table sur une croissance de 4.1%, bien loin des 6% prévu. La BCE et le FMI prévoient de leur côté une croissance à 4%. C’est la conséquence du reconfinement de janvier de la deuxième économie la plus endettée d’Europe après la Grèce, véritable bombe à retardement, qui devrait connaître un déficit de 10% en 2021.
Pourtant, selon le FMI, les banques de la zone euro seraient suffisamment robustes pour traverser la crise et soutenir l’économie alors même qu’elles ont subi les plus lourdes pertes. Néanmoins, des doutes existent quant à la sincérité des stress tests effectués sur les banques européennes dont certaines sont au bord de la faillite. En outre, ces dernières ne sont pas omniscientes, comme le prouve l’ouverture du procès concernant la communication de Natixis pendant la crise des subprimes. En effet, lors de cette crise, “Natixis considère avoir fourni au public, en toute sincérité, les informations dont elle disposait sur ses expositions, au fur et à mesure de l’identification de leurs risques sous-jacents”.
Possible fin des quantitatives easings, défaut d’un État souverain, inflation galopante, opacité bancaire, tout est désormais réuni pour une crise financière?
Pierre-Guive Yazdani
Pour aller plus loin: