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GTT se lance dans l’ammoniac liquide

L’ammoniac (NH3) est petit à petit en train de s’immiscer dans la course à la décarbonation. Ce gaz incolore, irritant mais présent à l’état naturel, intéresse de plus en plus les entreprises du secteur de l’énergie du fait de sa composition. Il contient à la fois de l’hydrogène et de l’azote ce qui offre l’avantage de ne pas émettre de CO2. GTT entreprise a décidé de se lancer dans cette nouvelle source d’énergie

GTT, entreprise française détenue par Engie, est aujourd’hui le leader mondial de la conception de cuve de LNG (gaz naturel liquéfié). L’entreprise a été choisie lundi 19 juillet 2021 par le constructeur naval Samsung Heavy Industries pour réaliser la conception de 5 navires propulsés au LNG. Ces bateaux ont été commandés par l’armateur israélien ZIM (11ème mondial), qui suit la vague de décarbonation du transport maritime.

A travers la conception du du porte conteneur de la CMA-CGM, le Jacques Saadé, l’entreprise avait prouvé qu’elle était aussi capable de concevoir des réservoirs de gaz liquéfié à destination des navires marchands. L’entreprise française avait déjà pu montrer à travers la réalisation du Jacques Saadé, sa capacité à développer des cuves plus petites permettant d’utiliser le GNL comme carburant maritime. Ce carburant permet une réduction des émissions de CO2 et supprime totalement les émissions de soufre.

Mais l’information importante de cette nouvelle commande est que l’entreprise française évoque pour la première fois la possibilité de convertir les réservoirs de LNG en réservoir d’ammoniac liquide. Peu connu en France, l’ammoniac liquide est en train de se développer notamment au Japon, qui espère produire de l’électricité avec. L’ammoniac peut devenir liquide si sa température est ramenée à -33° C et n’émet ni CO2 ni méthane lors de sa combustion. 

En revanche, si l'ammoniac est un gaz peu inflammable, sa composition (NH3) lui confère quelques qualités intrinsèques. Il est composé d’hydrogène (inflammable) et d’azote. De récentes recherches ont montré qu’il était possible de sortir des atomes d’hydrogène afin d’améliorer la combustion de l’ammoniac et que l’utilisation de l’azote pouvait permettre la création de catalyseurs qui permettent de retenir des oxydes d’azote (NOx). Enfin l’ammoniac liquide pourrait devenir un outil permettant de stocker de l’hydrogène dans les années à venir. 

En se positionnant en amont de la demande à venir sur l’ammoniac liquide, l’entreprise française démontre son rôle croissant dans la transition énergétique. Toujours première au classement des ETI françaises en termes de brevets, GTT démontre que l’anticipation et la collecte d’informations sur les marchés et les innovations sont indispensables pour rester leader dans son domaine. 

 

Pierre Gonsolin

 

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